CYCLE DE CONFERENCES
"JEAN THIRIART :
L'HOMME, LE MILITANT ET L'ŒUVRE",
organisé par l'"Institut d'Etudes Jean Thiriart"
et l' "Ecole des Cadres Jean Thiriart"
(Départements de l'Asbl
"Association Transnationale des Amis de Jean Thiriart")
Copyright Luc MICHEL, 2001-2003,
tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays.
Conférence donnée pour la première fois à Bruxelles le 19 septembre 2003.
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"CONCEPTIONS GEOPOLITIQUES
DE JEAN THIRIART :
LE THEORICIEN DE LA
NOUVELLE ROME"
(2eme PARTIE)
On
parle souvent d'"Empire américain".
A tord ! Parce que l'idée
impériale n'a pas grand chose à voir avec l'impérialisme mercantile
et exploiteur de Washington, à propos duquel le terme de néo-colonialisme est plus approprié.
La
géopolitique distingue clairement et oppose puissance
maritime et puissance terrestre. L'exemple le plus accompli en furent les
guerres puniques qui opposèrent la Rome terrestre à Carthage, puissance des
mers. Aujourd'hui, les Etats-Unis, puissance maritime, sont une nouvelle
Carthage accomplie : même consumérisme, mêmes valeurs marchandes, même
horizon limité, même exploitation des colonies, même oligarchie
ploutocratique aux commandes.
La
puissance continentale est encore à venir. C'est contre elle qu'agissent les théoriciens
de l'impérialisme américain. Et ce sont les conditions de son accomplissement
que THIRIART s’attachait à définir.
Le
choc de Rome contre Carthage est aussi celui de deux idéologies, de deux Weltanschauung.
Hier comme aujourd'hui.
Le
but ultime de THIRIART, le telos du Communautarisme
européen, se situe au niveau de cet enjeu historique fondamental.
Du côté des Etats-Unis et des atlantistes existe une large école ploutocratique pour qui l'Europe doit être un des moyens du renforcement du capitalisme et de la Mecque de celui-ci qui se situe aux Etats-Unis. Ce sont les fameuses théories du « second pilier », qui voient notamment dans une organisation européenne de défense un pilier européen rénové de l’OTAN. Il existe une autre école, celle de Jean THIRIART ou des Eurasistes russes, pour laquelle l'Eurasie se fera inexorablement contre les Etats-Unis, pour qui il est impératif qu'elle se fasse contre Washington. Si THIRIART veut détruire politiquement les Etats-Unis, c'est parce qu'il leur oppose une vision du monde qui se situe aux antipodes de l'économisme consumériste prôné par Washington. L'Empire européen est pour lui avant tout une esthétique de l'homme, une solution et une alternative à proposer à toute l'Humanité.
Depuis
plus d'un siècle, Washington se heurte à la cause des peuples qui ne veulent
pas d'une destinée
manifeste imposée contre leur culture et leur liberté. Face à
l'anti-civilisation des "chiens
heureux" annoncée cyniquement par FUKUJAMA (5), et qui pointe à
l'horizon lointain de l'impérialisme yankee, la réponse des peuples est une nécessité
brûlante.
Parce
que les Etats-unis règnent en divisant, elle implique l'unité et la solidarité
des peuples.
Cette
problématique de l'unité des peuples face à l'impérialisme n'est pas
nouvelle. En 1967, à La Havane, Castro lançait en compagnie de la Chine de Mao
Zedong et contre l'avis de Moscou la "TRICONTINENTALE".
Cette fameuse "TRICONTINENTALE"
dont on rêvait à Hanoi où à la Havane vers 1967, a échoué. Elle n'a pas eu
et n'aura jamais la force de venir à bout de la puissance américaine, même si
hier la victoire du peuple vietnamien a permis de contester celle-ci.
Dès
1967, THIRIART proposait l’alternative : le « Front Quadricontinental ».
Aujourd'hui
plus que jamais, il faut une alliance quadricontinentale contre l'impérialisme.
La seule Europe occidentale détient aujourd'hui, comme en 1967, des moyens de
puissances cinquante fois supérieurs à la "TRICONTINENTALE"
(Asie/Afrique/Amérique latine). L'erreur commise hier à Cuba, à Alger, ou à
Hanoi, a été de n'avoir voulu introduire la révolution que dans le pays
pauvres, de ne pas avoir vu qu'il fallait introduire l'action révolutionnaire
dans la colonie la plus riche des Etats-Unis, l'Europe. Le dogmatisme qui
inspirait hier les capitales anti-américaines au nom d'une solution idéale les
a conduit à l'immobilisme.
L’analyse
de THIRIART est incontournable : La
puissance industrielle américaine, renforcée de la puissance industrielle
européenne, fait de celle-ci une super-puissance mondiale. C'est cette
alliance des deux industries mondiales les plus avancées qui a contraint à la
capitulation complète, économique et militaire, une URSS débile et asphyxiée.
L'URSS est aujourd'hui disparue, le mythe communiste est usé, l'URSS a été
battue à plat de couture sur le terrain de l'économie pure par le néo-capitalisme
américain renforcé de sa colonie européenne.
La
victoire finale contre les USA ne pourra être remportée qu’en Europe. Le rôle
de l'Europe dans la lutte contre les Etats-Unis est le rôle primordial, le rôle
capital. Pour déséquilibrer le colosse américain, il faut lui faire perdre
son terrain d'action européen.
Au
nom de la géopolitique, de la géostratégie et de la géoéconomie,
indissolublement liées, BRZENZINSKI ne nous dit pas autre chose. Le sort de la
superpuissance yankee se joue ici en europe. Et
l'unité entre l'Europe et la Russie
est le péril qui lui donne le plus d'angoisses.
Au
nom de l'histoire et d'une vision occidentale de la civilisation et de la
culture, HUNTINGTON décrit les "guerres de civilisations". D’autres, dans cette ligne,
parlent de « Djihad
versus Mc World ».
Et
si le choc des civilisations était celui qu'il n'attend pas - ou plutôt ne
veut pas attendre - celui de l'Humanisme européen - qui implique le respect de
toutes les cultures - et de l'anti-civilisation yankee, le Mc World ...
A L'HORIZON DU XXIe SIECLE :
L'ANTICIVILISATION DES "CHIENS HEUREUX"
OU L'"ETAT UNIVERSEL"
HUNTINGTON
confond la langue avec la culture, les institutions imposées en Europe depuis
1918 par la force des armes et encore plus celle du dollar avec le choix des
peuples, le conformisme social et le consumérisme imposé médiatiquement avec
la civilisation.
Depuis
quatre siècle, les Etats-Unis sont une anti-Europe,
une machine à récupérer les idées de l'Europe et les retourner comme armes
contre elle.
Comme
HUNTINGTON, comme BRZENZINSKI, James BURNHAM dans son livre sur "la domination mondiale" a récupéré une idée née
en Europe.
En
1932, Ernst JUNGER publiait son essai
retentissant et souvent mal compris sur "LE
TRAVAILLEUR" - DER ARBEITER
-, où il prophétisait l'affrontement final de gigantesques Etats impériaux
pour la domination mondiale et le triomphe de visions du monde antithétiques.
Une vision précisée par Jünger dans "L'ETAT
UNIVERSEL" publié en 1946.
Les
théses de Jean THIRIART sur l'"Etat
géo-idéologique", stade avancé de l'Etat continental géopolitique
mettant en oeuvre sa vision du monde, et publiées dès 1965, s'inscrivent dans
la perspective ouverte par JUNGER.
FUKUJAMA
avec son horizon planétaire uniformisé de "chiens
heureux" aussi. Hélas !
Le
choix sera bien celui là. Où le cauchemar américain imposant aux masses
abruties l'illusion du bonheur consumériste. Où l'Humanisme européen, né en
Grèce il y a 2.500 ans, et offrant aux peuples un destin. Le choc bien réel de
l'anti-civilisation yankee - le Mc
World - et des cultures.
Les
théoriciens de l'impérialisme américain dans leur arrogance nous avertissent
des enjeux qui se jouent. L'avenir n'est heureusement jamais écrit dans les
livres mais dans le combat des peuples. On semble l'ignorer à Washington ou à
Wall-Street. Jean THIRIART nous le rappelait inlassablement. Puissions-nous ne
jamais l'oublier !
(1B) Il faut noter que HUNTINGTON n'est nullement l'inventeur de sa thèse.
En effet, le professeur marocain (Université Mohamed V de Rabat) Mahdi
Elmandjra revendique l'antériorité de la prophétie exposée à propos de
la guerre du Golfe dans son ouvrage "PREMIERE
GUERRE CIVILISATIONNELLE" (Casablanca, 1992). Il emprunte aussi les thèses
de l'historien français BRAUDEL sur
la pérennité des civilisations sur les Etats et les Nations.
(2) Le point de vue de HUNTINGTON est radicalement contesté, notamment par
les Français Chauprade et Thual,
dans leur "DICTIONNAIRE DE GEOPOLITIQUE" (1998) pour lesquels "en
globalisant les aires religieuses, on en vient à ignorer les fractures internes
inhérentes à ces espaces civilisationnels". Ils ajoutent que "L'unité
de l'Islam tient plus de la fiction que de la réalité" et
accusent HUNTINGTON de faire du "simplisme
et du manichéisme". "La centralité des mécanismes géopolitiques
repose en première instance sur les continuités des Etats",
concluent-ils.
Cette critique a un défaut : celui de ne pas rechercher le but des thèses
de HUNTINGTON et leur rôle dans la diffusion et le défense de l'impérialisme
américain. Car HUNTINGTON vise un but opérationnel direct : théoriser et
justifier la confrontation entre les Etats-Unis et le reste du monde.
Certaines réactions ne laissent aucun doute. Kissinger voit dans "LE
CHOC DES CIVILISATIONS" "le
livre le plus important depuis la fin de la guerre froide" et
BRZEZINSKI "un tour de force
intellectuel : une oeuvre fondatrice qui va révolutionner notre vision des
affaires internationales". Huntignton a en effet à leur yeux le mérite
de proposer une vision des civilisations qui recoupe étroitement les
conceptions géopolitiques des deux penseurs américains.
Sa vision de l'Occident qui unit étroitement et indissolublement Etats-Unis
et Europe occidentale pérennise la mainmise américaine sur notre continent.
Sa thèse sur la civilisation orthodoxe, radicalement séparée de l'héritage gréco-romain
commun partagé avec l'Europe occidentale et centrale, empêche toute union eurasienne de l'Atlantique à Vladivostok et combat les thèses
sur la "Troisième Rome" et la mission de la Russie, antithétique
de la "manifest destiny" américaine. Elle confine la Russie
au mieux à un rôle de puissance régionale et au pire, un pire souhaité et théorisé
à Washington, au démembrement. Ce n'est nullement un hasard si BRZEZINSKI a
fait paraître dans la revue de HUNTINGTON en 1999 un article proposant le démembrement
de la Russie en trois états (Russie occidentale, Caucase et Sibérie). Un
article qui répond directement aux thèses eurasiennes adoptées
par le président POUTINE et qui fit scandale en Russie, où l'on souligna que
ce projet était déjà celui de HITLER et de ROSENBERG, le théoricien nazi du
racisme et de l’expansion à l’Est du Germanisme.
Enfin, l'opposition proclamée entre Occident et islamo-confucéens empêche
tout rapprochement euro-arabe et toute union méditerranéenne. HUNTINGTON
oublie là fort à propos l'utilisation par Washington d'un certain islamisme
radical contre l'Europe (Bosnie, Albanie), la Russie (Afghanistan, Tchétchénie,
etc.) et les pays arabes opposés à sa politique, comme la Libye ou l'Irak.
(3) Francis FUKUJAMA publie en 1992 "LA
FIN DE L'HISTOIRE ET LE DERNIER HOMME", où il développe la fameuse thèse
qu'il avait émise en 1989 dans la revue «THE NATIONAL INTEREST».
Qu'entend FUKUJAMA par «fin
de l'histoire» ? A la suite des philosophes HEGEL et KOJEVE, il considère
que l'histoire résulte des
antagonismes entre les différentes idéologies et formes d'organisations
sociales, qui luttent chacune pour la reconnaissance. Or, avec la chute
du Mur, l'effondrement du communisme et la victoire de la démocratie libérale,
l'histoire, prise dans ce sens, s'abolit. Preuve est faite que le destin de
l'humanité, c'est la démocratie libérale moderne, idéologie politique de
l'impérialisme américain, qui, à défaut d'être parfaite, offre selon
FUKUJAMA le meilleur des mondes possibles.
En 1997, avec "LA CONFIANCE ET
LA PUISSANCE", Francis FUKUJAMA précise sa pensée et souligne que la
majorité des nations s'oriente politiquement vers la démocratie et économiquement
vers l'économie de marché. Dans ce nouveau livre, il développe une
justification idéologique de la supériorité du modèle social américain et
entreprend de démontrer qu'une corrélation existe entre «vertus
sociales et prospérité économique», celles-là engendrant celle-ci.
L'Etat-providence ayant dû battre en retraite. Il y prétend qu'il y a des pays
plus aptes que d'autres au développement. Il oppose les sociétés familiales,
comme la France, l'Italie ou la Chine, à faible degré de confiance généralisée,
ce qui implique une forte intervention de l'Etat, et les sociétés de
confiance, automatiquement plus prospères, comme le Japon, l'Allemagne et les
Etats-Unis.
Mais FUKUJAMA est surtout l'idéologue du projet de société américain à
long terme, qu'il prétend être l'avenir ultime de l'humanité. C'est tout
simplement l'accomplissement ultime de la "manifest
destiny". Et c'est surtout une vision de cauchemar d'une société
où le Politique et l'homme en tant qu'acteur de l'Histoire ont disparu, où le
destin des hommes et des peuples est remplacé par un monde unifié, gris et
sale, où le consumérisme accompli tient lieu d'ultime horizon. Alors
triomphera le dernier Homme, plus soucieux d'assurer son bien-être que
d'affirmer sa valeur par des oeuvres géniales ou par des guerres.
(3B) Professeur à l'Université d'Harvard, HUNTINGTON dirige le "John
M. Olin Institue for Strategic Studies" et a été expert auprès du Conseil National Américain de Sécurité sous l'administration
Carter. Il est aussi le fondateur et l'un des directeurs de la revue "Foreign
Policy", où ont été exposées initialement ses thèses sur le choc des
civilisations.
(4) Samuel P. HUNTINGTONest est venu corriger FUKUJAMA, le compléter. La
fin de l'Histoire n'étant pas immédiate et les peuples étant résistants au "Nouvel
Ordre Mondial" et à son horizon avilissant de "chiens heureux", il fallait théoriser les affrontements
persistants et persuader les alliés plus ou moins forcés de Washington du bien
fondé de la domination planétaire du système américain.
Il
publie en 1996 "THE CLASH OF CIVILIZATIONS AND THE REMAKING OF WORLD ORDER".
Selon HUNTINGTON : "L'histoire
des hommes, c'est l'histoire des civilisations, depuis les anciennes
civilisations sumériennes et égyptiennes jusqu'aux civilisations chrétiennes
et musulmane, en passant par les différentes formes des civilisations chinoises
et hindoue". On distingue généralement, nous dit HUNTINGTON, la
"civilisation", un concept français du XVIIIème siècle qui s'oppose
au concept de "barbarie", des "civilisations", un concept
anthropologique qui s'applique à "l'entité culturelle la plus large que l'on puisse envisager".
"Les
empires naissent, nous dit-il, et meurent, alors que les civilisations
"survivent aux aléas politiques, sociaux, économiques et même idéologiques"
(Braudel), pour en définitive succomber à l'invasion de tiers".
HUNTINGTON nous dit que pendant trois mille ans les civilisations séparées
par le temps et par l'espace se sont ignorées. Puis la civilisation occidentale
domina le monde jusqu'au XXème siècle. Mais l'influence de l'Occident ne cesse
de se réduire : "la puissance économique se déplace vers l'Extrême-Orient, dont
l'influence politique et la puissance militaire vont croissant. L'Inde est en
passe de décoller. L'hostilité du monde musulman va croissant envers
l'occident dont les sociétés non occidentales n'acceptent plus comme jadis les
diktats et les sermons". "Peu à peu l'Occident perd sa confiance en
soi et sa volonté de dominer". L''Occident restera le numéro un
mondial pendant le XXIème siècle, mais inéluctablement "l'occident continuera à décliner"
et
"sa prépondérance finira par disparaître".
Donc conclut HUNTINGTON, "l'affrontement
est programmé" au travers de "guerres civilisationnelles" entre la civilisation
Occidentale et les autres civilisations du Monde. Parmi les adversaires
principaux de l'Occident américain, les civilisations orthodoxe, islamiste et
confucéenne (Chine et Asie).
(5) Dans une interview retentissante au quotidien "LE MONDE"
(Paris) du 17 juin 1999, FUKUJAMA précise sa vision du "dernier
homme", qui est incontestablement "la fin de l'histoire" : "Le
caractère ouvert des sciences de la nature contemporaines nous permet de
supputer que, d'ici les deux prochaines générations, la biotechnologie nous
donnera les outils qui nous permettront d'accomplir ce que les spécialistes
d'ingénierie sociale n'ont pas réussi à faire. A ce stade, nous en aurons définitivement
terminé avec l'histoire humaine parce que nous aurons aboli les êtres humains
en tant que tels. Alors commencera une nouvelle histoire, au-delà de
l'humain."
C'est brutalement exposé le projet de société ultime de l'oligarchie américaine.
Dans la même interview, il précise par ailleurs la continuité de sa thèse
sur "la fin de l'histoire" avec son projet orwellien de société : "Quand
j'ai publié "La fin de l'histoire", en 1992, j'ai été submergé de
critiques, mais je ne parlais pas de la même histoire que mes censeurs. Je
voulais dire qu'avec l'écroulement du bloc de l'Est, de nombreuses questions
fondamentales sur le plan de l'idéologie et des institutions qui avaient
sous-tendu l'histoire pendant des décennies ont été plus ou moins réglées,
du moins dans les pays développés. Aujourd'hui, les vrais problèmes se
situent au niveau des structures sociales, religieuses, et de la culture."
L'homme sera alors devenu un "chien heureux" constate FUKUJAMA : «Un chien est heureux de dormir au soleil toute la journée, pourvu qu'il soit nourri, parce qu'il n'est pas insatisfait de ce qu'il est. Il ne se soucie pas que d'autres chiens fassent mieux que lui, ou que sa carrière de chien soit restée stagnante. Si l'homme atteint une société dans laquelle il aura réussi à abolir l'injustice, sa vie finira par ressembler à celle du chien». FUKUJAMA reste muet sur ceux qui seront les maîtres de ces chiens heureux, qui les tiendront en laisse ...