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EDITORIAUX
DE LUC MICHEL


EDITORIAL DU 21 AVRIL 2000
« NATION-EUROPE HEBDO » - N° 31

LES S.S. DE L’OTAN

Les USA et leur bras armé en Europe, l’OTAN, rêvent d’atteindre les buts de guerre de l’impérialisme yankee durant la guerre froide : l’isolement définitif de la Russie et son démembrement. Depuis l’effondrement de l’URSS perpétré par les marionnettes de l’Occident, comme Eltsine, l’un des objectifs principaux des USA est d’intégrer dans l’OTAN l’Ukraine, qualifiée de « partenaire stratégique prioritaire », et les trois pays baltes, Estonie, Lettonie et Lituanie. C’est à dire d’amener les forces de l’OTAN à moins de 400 Km de Leningrad.

L’un des idéologues de l’expansion américaine à l’Est est Zbigniew BRZEZINSKI, membre influent de la « Commission trilatérale », qui expose les visées géopolitiques de Washington dans son livre « LE GRAND ECHIQUIER ». Dans une interview à la revue conservatrice américaine « FOREIGN AFFAIRS » (2000), il préconisait, carte à l’appui, le démembrement de la Russie en trois entités étatiques séparées (Moscovie, Oural et Sibérie).

C’était déjà le plan des Nazis avant 1940. ROSENBERG, l’auteur du « MYTHE DU XXEME SIECLE », le théoricien du racisme allemand, proposait explicitement le démembrement de l’Etat russe historique, la création d’une Grande Ukraine antirusse et le rattachement des Etats baltes au Reich.

Les missions militaires de l’OTAN et diplomatiques des Etats-Unis et de leur valet allemand se succèdent donc dans ces quatre pays. L’OTAN a organisé des manœuvres en Estonie à l’Eté 2001, après en avoir organisé en Ukraine. D’importantes manoeuvres militaires appelées « Strong Resolve 2002 » ont, elles, eu lieu en Norvège et en Pologne en mars 2002. Les États baltiques, l’Ukraine et l’Ouzbékistan ont participé aux « exercices internationaux de l’OTAN » en territoire polonais, pratiquant la coordination des troupes durant des opérations de « maintien de la paix » et simulant « la défense de l’OTAN contre une attaque ennemie » en Norvège et la région avoisinante. A part la Russie, on ne voit guère qui pourrait être concerné.

Ces « exercices » ont lieu à l’extérieur des pays de l’OTAN. Ils font partie de la préparation des conditions pour l’élargissement de l’OTAN en vue du Sommet de Prague en novembre 2002, plan qui se heurte de front à la notion d’ « identité stratégique et de défense » de l’Union européenne. Car on ne le répétera jamais assez : l’OTAN est la négation même de la Défense de l’Europe !

Dans un discours à Paris le 12 mars 2002, George Robertson, secrétaire général de l’OTAN, a reconnu l’existence de « tensions transatlantiques » à cet égard, mais a dit que ce n’était rien de nouveau et que les craintes d’une séparation et d’une confrontation des deux continents existaient depuis cinquante ans. L’argument du secrétaire général de l’OTAN, l’éternel complainte des Kollabos de Washington, est que les « pays européens doivent se placer sous l’aile des États-Unis et de l’OTAN et y rester » et en même temps faire preuve d’ « une disposition à développer leurs capacités de gestion de crise ». Cela fait partie des efforts des États-Unis de se servir de l’OTAN pour dominer l’Europe dans les nouvelles conditions de la fin de la division bipolaire du monde.

LE VRAI VISAGE DES NOUVEAUX ALLIES DE L’OTAN

Mais l’on se garde bien ici en Europe d’avertir les masses de la véritable nature des futurs membres de l’OTAN e de leurs forces armées.

Question droits de l’Homme et des minorités, questions si sensibles au Kosovo ou en Bosnie,  USA et OTAN sont aux abonnés absents.

En Lettonie ou en Lituanie, des millions de Russes, abandonnés depuis la disparition de l’URSS, sont des citoyens de seconde zone, privés de passeports, de droits civils et politiques. A RIGA, la capitale lettone, la langue russe est bannie, totalement absente. Mais les Russes y représentent pourtant près de 80% de la population !

Les régimes baltes pro-occidentaux installés au pouvoir avec l’argent de Washington et l’aide de la CIA en 1991, sont les héritiers directs des régimes fascistes ou autoritaires installés dans les années 20 et 30, avec déjà l’aide des Britanniques. Et le personnel politique est largement issu de l’émigration réactionnaire des années 1944-45. A titre d’exemples, la présidente lettone a un passeport canadien et le président lituanien a la nationalité américaine ...

La réalité politique balte des années 1920-1940 est fort éloignée de la légende des « démocraties » livrées à STALINE.

En Lituanie, le professeur WOLDEMARAS prend le pouvoir par un coup d’Etat en 1926 et se prend pour le « Mussolini balte ».

En Lettonie existe un mouvement fasciste paramilitaire, la « Perkonkruts » (Croix du tonnerre), que dirige Gustav ZELMIN, un ancien volontaire de la contre révolution anticommuniste de 1917. Ses miliciens « sont célèbres pour leurs bagarres et leurs pogroms. Ils portent une chemise grise, un brassard à croix gammée et se saluent en levant le bras à la fasciste ... ».

En Estonie, « depuis 1919, une association d’anciens combattants des corps francs, ou WBSE, exalte la fraternité d’armes avec les Finlandais et les Allemands du Baltikum. Le général LAEKA et l’étudiant SIRK ont monté des cellules fascistes et même tenté un putsch à la fin de l’année 1935. La figure de proue de ces comploteurs militaires reste le lieutenant-colonel Alfons REBANE ... ».

LE NOUVEAU REVISIONNISME BALTE

Un épouvantable révisionnisme historique frappe l’histoire des pays baltes. Prétendant notamment que le peuple letton aurait massivement été avant 1945 antirusse et antibolchevique.

Rien n’est moins vrai. La Lettonie a vu la révolution bolchevique politiquement triomphante de 1919 écrasée par l’action conjointe des Corps-francs allemands, qualifiés par leur historiographe Dominique VENNER dans son livre « BALTIKUM » de « préfascistes », et les canons de la Flotte britannique. Le soi-disant « Monument de la Liberté » érigé au centre de Riga porte même des fresques à la gloire des contre-révolutionnaires allemands, coiffés du Stalhelm.

Les Lettons ont pris une part prépondérante à la Révolution bolchevique, fournissant de 1917 à 1919 la garde rapprochée de LENINE et des dirigeants éminents de l’Etat soviétique, notamment le général BERSINE, fondateur et chef du GRU, les renseignements militaires de STALINE et patron de l’ « Orchestre rouge ».

En 1940, STALINE a incorporé les trois pays baltes à l’URSS, mettant un terme à des dictatures fascistes ou à des régimes autoritaires et antisémites, donnant notamment leurs droits civiques et politiques aux communautés juives baltes persécutées. Les fascistes y furent bien entendu radicalement épurés.

1941 : L’HEURE DES SS BALTES

L’arrivée des Nazis en juin 1941 a sonné l’heure de la revanche pour la bourgeoisie balte, accueillant à bras ouvert les armées allemandes, fournissant légions SS et formations policières, dont la première tache sera le massacre des juifs, dont bien peu survivront.

En Lituanie, les Nazis recrutent des « Schutzmannschaftenbataillone (en abrégé "schuma") ou bataillons de sécurité, contrôlés par la Waffen SS ... Certains poursuivront la guérilla contre les Russes ... jusqu’en 1952 ».

En Lettonie, « dès les premiers jours de l’arrivée des Allemands, les Perkon-kruts qui ont échappé à la terrible épuration soviétique se regroupent. Le général BENGERSKI organise des formations combattantes et des bataillons de sûreté. Tandis que de jeunes lettons s’engagent dans les Schumabataillone et participent à des opérations contre les ghettos et les maquis, d’autres rejoignent la Waffen SS ».

En 1943, une légion SS lettone est créée, spécialiste « du maintien de l’Ordre sur les arrières des lignes » contre les maquis des partisans soviétiques où combattent fraternellement unis baltes et russes, rapidement transformée en deux divisions SS, la 15eme « LETTLAND » et la 19e « LATVIA ». « Vingt à trente mille lettons serviront dans la Waffen SS. Sur deux millions d’habitants, c’est une proportion considérable. La même d’ailleurs qu’en Estonie, où l’on comptera plus de dix mille volontaires pour un million d’Estoniens ».

En Estonie, « le bataillon de choc estonien NARWA fera partie de la célèbre division WIKING dès l’été 1943 ». Alfons REBANE sera « un des premiers à entrer dans la Waffen SS et à commander un régiment au feu », après avoir animé les maquis fascistes des « frères de la Forêt » lors de l’arrivée des Soviétiques, maquis qui ne seront jamais dissous et qui combattront jusqu’en 1948.

Ces maquis où combattent les fascistes et anciens SS baltes, sont encadrés par des officiers SS et aidés dès 1945 par les services spéciaux américains. Ils sont en liaison directe avec l’Organisation allemande du Général GEHLEN, au service de la CIA, et qui formera les services secrets de la République fédérale allemande. Leurs chefs seront exfiltrés à l’Ouest et continueront leur sale travail dans le cadre de la Guerre froide, animant notamment les radios de la CIA, comme « Radio Free Europe » (sic).

QUI SONT LES « COMBATTANTS DE LA LIBERTE » ?

Qualifiés de « combattants de la liberté » par les gouvernements baltes actuels, ces tueurs nazis sont ouvertement fêtés et honorés.

A RIGA, chaque année depuis 1993, les vétérans de la Légion SS, rentrés au pays où ayant survécus à l’épuration soviétique, défilent par milliers avec leurs familles et sympathisants dans la ville le 17 mars, anniversaire du 17 mars 1944 où les deux divisions SS lettones combattirent pour la première fois l’Armée rouge. Le 17 mars 1998, le ministre de la défense letton, en compagnie de deux généraux d’active, assistait même à la parade. Le « jour national du souvenir du soldat letton », fête officielle, est lui fixé au ... 16 mars.

En Russie voisine ou en Lettonie, où les rares survivants des ghettos juifs côtoient les vétérans des maquis soviétiques, cela soulève l’indignation. Précisons que 95% des 70.000 juifs de Lettonie ont été massacrés dès 1941, directement par les valeureux « combattants de la liberté ».

LES SS SONT FETES,  LES PARTISANS EMPRISONNES !

Plus fort encore, la justice lettone vient de condamner Vasily KONONOV, un partisan rouge, couvert de décorations, à six ans de prison, à l’issue d’un procès inique, pour avoir exécuté en temps de guerre des Kollabos lettons en 1944. Malade, on lui refuse même l’assistance en prison de médecins russes venus l’aider.

FEVRIER 2000 : L’ESTONIE HONORE LE COLONEL SS REBANE !

L’Estonie n’est pas en reste. Elle vient d’honorer le colonel SS REBANE dont les restes inhumés en 1976 à Augsburg ont été transportés à TALLIN, la capitale estonienne, début 2000. Une cérémonie officielle en présence à la tribune du commandant en chef de l’Armée estonienne, le général Johannes KERT, et des officiers SS survivants, portant leurs décorations nazies, a été organisée début février 2000, avec salves d’honneur et défilé de l’armée estonienne ! Avec une délégation de la Bundeswehr ! Comme nous l’apprend avec ravissement la « NATIONAL-ZEITUNG », le journal d’extrême-droite allemand du Dr Frey, du 18 février 2000. Les cadets de l’Armée estonienne conduisaient le défilé, portant sur des coussins les décorations de REBANE, frappées de la croix gammée. Une précision encore, l’Ecole des élèves officiers de l’Armée estonienne porte depuis 1995 le nom de son patron, dont l’exemple doit inspirer les jeunes officiers estoniens : … le colonel SS REBANE !

Voilà l’armée et les officiers avec lesquels les forces de l’OTAN vont manoeuvrer à l’été prochain.

ET LES ALLIES BOSNIAQUES DE L’OTAN ?

En Bosnie, les américains et l’OTAN n’ont pas caché leur soutien sans faille aux extrémistes musulmans du SDA. Les mercenaires yankee issus des officines barbouzardes liées au Pentagone et à la CIA, comme la fameuse MPRI, ont encadré les forces musulmanes armées par Washington.

L’armée musulmane de Bosnie a ses traditions, soigneusement occultées en Occident. On y vénère en effet la « première armée musulmane de Bosnie ». Constituée en 1943 par les Nazis, avec ses Imans ! C’était  la 13eme division de la Waffen SS, une division de montagne. « Elle doit d’abord s’appeler des simples initiales B.H., qui signifient Bosnia-Herzegovina. Puis un nouveau nom est adopté : Handschar ... une sorte de yatagan de forme turque. Arme traditionnelle des musulmans bosniaques, il va figurer, à la place des runes SS, sur le col des nouveaux volontaires, en compagnie d’une croix gammée qui indique sans ambages que ces fidèles de l’Islam sont aussi des fidèles du Führer... Aryens islamisés, ils portent le fez sur lequel se détachent l’aigle et la tête de mort de la SS ». Ils prônent la « guerre sainte, contre les Marxistes et les juifs » et, grands massacreurs de Serbes, « vont surpasser tous les autres volontaires balkaniques dans le domaine de la cruauté ». Une seconde division bosniaque, la 23eme division de montagne de la Waffen SS « Kama » sera formée en 1944.

LES TRADITIONS OUSTACHI DE L’ARMEE CROATE

Les mercenaires du MPRI s’occupent aussi de l’Armée croate, où l’on honore les traditions du mouvement fasciste Oustachi, parvenu au pouvoir à Zagreb en 1941 avec l’aide des Nazis. Et dont la férocité faisait même peur à HITLER !

Le nouvel état croate fondé en 1991 par Franco TUDJMAN fait explicitement référence à la dictature fasciste oustachi de 1941-44, reprenant notamment son drapeau à damier et sa monnaie.

DES SS ALBANAIS A L’UCK

Les alliés albanais de Washington ne déparent pas le tableau. Personne n’ignore plus que la soi-disant UCK a été prise en main dès 1997 par les services secrets allemands sous la direction du Général REINHARDT, qui commanda ensuite la KFOR retrouvant sur le terrain ses élèves, puis par la CIA. On connaît moins les origines et les débuts des bandes mafieuses albanaises.

La légende voudrait que ses cadres soient issus du Parti du Travail d’Albanie d’Enver HOXHA. La vérité est toute autre et n’a rien à voir avec le National-communisme albanais des années 1945-90.

A l’effarement de leurs instructeurs allemands et américains, les troupes de l’UCK se saluaient en effet à leurs débuts le bras tendu, pour le salut fasciste, et faisaient directement référence à la division SS SKANDERBEG ! Une mauvaise image vite gommée par les conseillers en communication du Pentagone.

Qui sont les inspirateurs de la première UCK ? « Au printemps 1944, les Albanais ont si bien prouvé leur haine et leur cruauté que la Waffen SS décide de les enrôler à leur tour. On forme une nouvelle division de montagne, la 21e, qui prend le nom de Skanderbeg ... Plus de six mille jeunes albanais, conduits par leur chef Mostepha Bey Frashery, s’engagent dans la SS ».

OTAN = SS !

Il est vrai que la collaboration des services américains avec les anciens SS est une tradition qui remonte à 1945 et que les yankee ont utilisé à grande échelle anciens SS et barbouzes néofascistes, aussi bien en Europe qu’en Amérique latine, où l’un de leurs conseillers s’appelait Klaus BARBIE.

Lors de l’agression de l’OTAN contre la Yougoslavie du printemps dernier, BELGRADE se couvrit d’affiches proclamant « OTAN = SS » ou « OTANazis ». La capitale serbe, frappée deux fois au printemps par les bombes à 48 ans de distance, en 1941 par les Stukas nazis, en 1999 par les avions de l’OTAN, avait, il est vrai, le mérite de l’expérience.

« L’OTAN, c’est le fascisme et le militarisme » proclament les militants anti-impérialistes depuis plus de 50 ans. Aujourd’hui, avec l’arrivée des nouveaux alliés orientaux de l’Alliance, le slogan est confirmé par la réalité.

 

Luc MICHEL

 

Note :
Les citations concernant les divisions de la Waffen SS sont extraites du livre de Henri LANDEMER, « LES WAFFEN SS », Balland, Paris, 1972. 

 

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