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EDITORIAUX EDITORIAL DU 08 AVRIL 2004 57e ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DU PARTI BA'ATH : Le commandement national (syrien) du Parti Ba’ath Arabe Socialiste (1) a salué le 57ème anniversaire de la fondation du Parti, le 7 avril, « soulignant l'importance de la concrétisation de ses convictions et de ses principes dans la période actuelle », qui est celle de l’occupation de l’Irak, du passage du Ba’ath irakien ans la clandestinité et de l’offensive américano-sioniste au Proche-Orient et singulièrement contre la dernière forteresse syrienne du Ba’athisme. "Le Parti Ba’ath avait lié la lutte pour la réalisation de l'unité à celle contre le colonialisme, et il s'est tenu à la réalisation de la justice, de l'égalité et de la liberté", a souligné le commandement dans un communiqué publié à cette occasion. Faisant état des dangers qui menacent le monde arabe « du fait de l'accroissement de l'agressivité israélienne, de l'occupation étrangère de l'Irak, et de l'incapacité des Arabes de réaliser leur complémentarité économique », le commandement a incité les Ba’athistes et les citoyens arabes « à prendre en considération l'avenir et le sort de la Nation arabe et à réviser la situation actuelle pour jeter les fondements d'une nouvelle ligne politique capable de faire face aux menaces qui visent la Nation arabe et d'ouvrir le chemin devant un meilleur avenir ». « L'adoption d'une nouvelle ligne exige des Arabes de surmonter leurs divergences marginales et de réaliser que la sécurité arabe ne se réalise que dans le cadre de la Nation arabe », affirme le communiqué. Il insiste, enfin, sur l'attachement du Parti Ba’ath à l'action pour la renaissance, la liberté et le progrès de la Nation arabe. Au moment où l’offensive yankee contre l’idéologie arabe (2) se développe, le Ba’athisme reste plus que jamais à l’avant-garde de la Résistance arabe et son idéologie conserve toute son actualité. A l’occasion de son Congrès d’avril 1947, le Parti Ba’ath adoptait sa « Constitution », qui est restée la base doctrinale et programmatique de son action. Celle-ci affirmait ce qui suit : « Le parti Ba’ath Arabe Socialiste est révolutionnaire. Il croit que ses objectifs primordiaux sont la renaissance du Nationalisme arabe et l'établissement du Socialisme. Ils ne peuvent se réaliser que par la révolution et la lutte. Il croit qu'opter pour le développement lent et se contenter d'une réforme partielle et superficielle font peser sur ces objectifs les risques d'échec et de perte. C'est pourquoi, le parti décide: La lutte contre le colonialisme étranger pour libérer absolument et complètement la Patrie Arabe, la lutte pour réunir tous les Arabes en un seul Etat indépendant ». En ces jours sinistres où l’arrogance impérialiste entend imposer sous prétexte du projet du « Grand Moyen-Orient » l’ordre colonial de l’Axe américano-sioniste, ce programme révolutionnaire reste la base de la libération de la terre arabe en Irak et en Palestine. Désireuses d’apporter un démenti cinglant aux forces réactionnaires qui collaborent avec les colonialistes, notamment le « Syrian Reform Party », les Chalabi syriens supportés par Washington et Tel-Aviv, les organisations populaires et les syndicats professionnels en Syrie ont salué avec faste et radicalité l'anniversaire du Parti Ba’ath Arabe Socialiste « dont la fondation était le résultat objectif d'une situation difficile dans la vie de la Syrie et de la nation et la réponse à la volonté des masses d'une direction révolutionnaire qui conduit sa lutte contre l'état de partition et de sous développement », lit-on dans un communiqué publié par les syndicats ba’athistes. Il souligne aussi « la lutte ardue du Parti Ba’ath contre les différents plans et projets colonialistes visant la patrie arabe », exposant les importantes stations dans la marche militante du Parti, dont la réalisation de l'unité syro-égyptienne (1958-1961) et la révolution du 8 mars (1963) en Syrie. Soulignant les circonstances difficiles que traverse actuellement la Nation arabe, « où les Arabes font preuve d'incapacité de se rassembler sur une position qui défend la nation, sa liberté et sa dignité, permettant ainsi aux autres de les considérer comme des incapables, de leur proposer les projets de réforme pour étendre leur hégémonie », nos camarades ba’athistes affirment « avoir confiance que la nation saurait surmonter les difficultés et tous les éléments de partition et de défaillance pour affronter les dangers qui les menaces et défendre leur liberté et leur dignité ». Pour sa part, le journal « al-Ba’ath » aborde dans un éditorial écrit par Abdallah al-Ahmar, secrétaire-général adjoint du Parti Ba’ath, l'anniversaire du Parti Ba’ath arabe socialiste, « comme occasion pour valoriser la marche de lutte du Ba’ath ». Nos confrères indiquent que « les principes inaliénables d'Al-Ba’ath et de la pensée nationale en général représentent les dénominateurs communs de l'orientation arabe générale ». Dans un discours radical, « Al-Ba’ath » indique que « le projet sioniste, soutenu par les forces colonialistes, demeure toujours le premier défi de la nation, vu qu'il se base sur l'agression et l'usurpation de la terre et des droits ». Il souligne à ce propos que « l'occupation de l'Irak à cette étape est intervenue pour confirmer que les forces d'hégémonie et leurs projets similaires au projet sioniste, sont devenus la menace qui compromet l'identité et le patrimoine de la nation ». Le cde Al-Ahmar a enfin indiqué que « l'intérêt arabe commun impose aux Arabes la rencontre et la solidarité, trouvant nécessaire l'amélioration des formules et du mécanisme de l'action arabe face à l'occupation, à l'agression et aux projets de domination de la région ». La critique des projets américains du « Grand Moyen-Orient » est ouverte et virulente. Le quotidien arabe « Al Hayat » titrait ce 6 avril sur le fait que « Le Ba’ath syrien critique le projet américain » qui tend à « intégrer Israël dans l'environnement proche-oriental » Selon « Al-Hayat », des responsables du Parti Ba’ath syrien, au pouvoir à Damas, « ont vivement critiqué le projet américain de Grand Moyen-orient. C'était hier le 57e anniversaire de la création du Ba’ath, anniversaire fêté pour la première fois depuis la chute du Ba’ath irakien et du régime de Saddam Hussein. D'importantes festivités et des cérémonies ont été organisées à travers le pays, contrairement au 8 mars, anniversaire de la prise du pouvoir par le parti en 1963 ». Il précise que « Les Syriens croient déceler dans la situation qui prévaut en Irak depuis quelques jours un enlisement américain dans le bourbier irakien et commencent à relever la tête ». « Al Hayat » écrit
encore que « La Fondation Al-Ba’ath a organisé, en marge du
57e anniversaire du parti, plusieurs conférences et forums consacrés à
la situation régionale, et notamment aux réformes. Les intervenants,
dont de hauts responsables du parti, ont insisté sur le danger du projet
américain : « Les États-Unis ont confectionné leur projet de Grand
Moyen-Orient dans un seul objectif : protéger l'entité sioniste en l'intégrant
dans l'environnement proche-oriental et lui permettre de contrôler l'économie
arabe et les richesses des pays voisins. Grâce à cela, Israël deviendra
l'intermédiaire économique entre le Moyen-Orient et les Etats-Unis »…
» D'autres intervenants à ces forums, dont le rédacteur en chef du quotidien « Al-Ba’ath », Mahdi Dakhlallah, ont estimé que « le projet des États-Unis vise à remodeler le Proche-Orient de fond en comble, pour protéger leurs intérêts et ceux de leurs alliés, et pour améliorer l'image raciste de l'entité sioniste, en présentant l'État hébreu comme seule démocratie de la région, alors que les sionistes ont commis les pires crimes contre les Palestiniens. C'est cette politique américaine qui est responsable de beaucoup de problèmes politiques, économiques et sociaux dans la région. Washington a systématiquement empêché toute tentative de coopération et de complémentarité arabe, en essayant d'imposer des pouvoirs qui lui sont redevables, afin de contrôler les richesses de la région… » Le ministre syrien des Affaires étrangères, en visite à Beyrouth, déclare, lui, que « Supposer que les réformes sont prioritaires vise à occulter les questions fondamentales ». Lors d'une visite éclair au Liban destinée à coordonner les positions sur les dossiers brûlants, notamment le sommet arabe reporté et la nécessité de s'opposer aux réformes préconisées par les États-Unis dans le cadre du « Grand Moyen-Orient », le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk Chareh, a affirmé que « le président Assad effectuera, dans les prochains jours, une tournée dans plusieurs Etats arabes afin d'unifier les points de vue au sujet du sommet arabe », « un sujet prioritaire dans cette période délicate », a-t-il insisté. La Syrie, qui refuse que le sujet des réformes soit inscrit à l'ordre du jour du sommet arabe en suspend, affirme encore par la voix de son ministre des Affaires étrangère que « l'inscription de ce sujet à l'ordre du jour, comme une priorité, vise en fait à occulter les questions fondamentales qui seront débattues au sommet, dont l'occupation de l'Irak et la situation en Palestine… ». Cette réaction du Ba’ath syrien, qui se radicalise dans une saine réaction de défense, prend place dans un climat lourd, où les USA multiplient les gestes agressifs envers Damas, qui apparaît plus que jamais comme la prochaine cible des faucons yankee, décidés à abattre l’idéologie arabe. Washington vient en effet de placer le Liban et la Syrie sous le commandement central des forces américaines en Irak Hicham Melhem, correspondant du quotidien libanais « Assafir » à Washington, écrit en effet que « les États-Unis ont décidé de placer le Liban et la Syrie dans le champ de compétence du commandement central des forces américaines, dirigé par le général d'origine libanaise John Abi Zeid. Jusque-là, ces deux pays étaient dans la zone militaire rattachée au commandement européen. Cette décision est justifiée par des impératifs géographiques et par la réalité sur le terrain. Elle doit permettre de mieux traiter la question des frontières très perméables entre la Syrie et l'Irak ». Le quotidien ajoute que « cette décision a été prise après deux mois d'hésitations. Une période qui a connu de multiples accrochages entre des militaires américains déployés dans l'Ouest irakien et des soldats syriens ». On ignore trop souvent en effet qu’ « Au cours du mois dernier, plusieurs accrochages ont fait deux blessés, un Américain et un Syrien, quand les Syriens ont tiré sur un hélicoptère américain ». Par ailleurs, « Assafir » souligne que « la première mesure concrète découlant de la décision du Pentagone de placer le Liban et la Syrie sous le commandement central (John Abi Zeid) s'est exprimée par une rencontre organisée au siège du commandement de Floride, à la base Stempa, entre Abi Zeid et des hauts officiers américains d'un côté, et des chercheurs et académiciens arabes, israéliens et américains, rencontrés séparément. Ces réunions visaient à examiner la question du Liban, du Hezbollah, et la situation sur le front Nord israélien. D'autres réunions doivent suivre avec des experts israéliens, américains, libanais et syriens, qui avaient établi des rapports intéressants sur cette région ». La Syrie observe donc avec intérêt
l'enlisement croissant des Américains en Irak. Des sources officielles syriennes ont affirmé, selon Sanaa Al-Imam, correspondante du quotidien « Al-Quds Al-Arabi » à Damas, que « l'évolution de la situation en Irak, depuis plusieurs jours, prouvent que les Américains se retrouvent dans une impasse due essentiellement à leur refus de fixer une date pour se retirer du pays. La situation se complique pour les Américains et cela conforte l'idée selon laquelle il faut soutenir et aider la résistance. » A cette radicalisation du Ba’ath syrien et à la Résistance ba’athiste irakienne correspond une mise en ligne des forces réactionnaires qui collaborent avec l’Axe américano-sioniste. Un quotidien koweïtien appelle ainsi les États-Unis à « utiliser la force contre la Syrie pour son soutien à la résistance irakienne ». Le quotidien koweïtien « Assyassa », cité par le qatari « Al-Watan », a ainsi accusé « la Syrie de soutenir et de manipuler la résistance irakienne, tant sunnite que chiite. Les États-Unis doivent user de la force contre la Syrie pour qu'elle cesse cette ingérence », a affirmé le quotidien. L'éditorialiste Ahmed Jarallah a affirmé que « Cet axe radical … bénéficie du soutien … des nationalistes Ba’athistes en Syrie. Cette pensée en Syrie, qui croit en la victoire, est la même qui a conduit Saddam Hussein au fond d'un trou (…) Il faut que cela soit traité rapidement, de façon adéquate. » Contre l’offensive américano-sioniste,
la Syrie est en première ligne. Défendre la dernière forteresse
ba’athiste, soutenir les Résistances palestinienne et ba’athiste
irakienne est un devoir pour tout militant anti-impérialiste conscient ! Luc MICHEL (avec Al Ba’ath, Teschrine, Al Watan, Reuters, Al-Quds Al-Arabi , Al Hayat, Assafir et SANA) Notes : (1) Lire : Luc MICHEL, « UNE REVOLUTION, UNE MISSION ET UNE FOI : LE PARTI BA’ATH ARABE SOCIALISTE », in LA CAUSE DES PEUPLES, Bruxelles et Paris, n° 19, avril 2003. Il s’agit des « bonnes feuilles » d’une étude d’ensemble du Ba’athisme à paraître en trois volumes courant 2004. Le n°19 de cette revue consacre la plupart de ses pages sur au Parti Ba'ath et à la Résistance irakienne. Cliquez ici pour le commander. (2) Lire sur « Al-Jazeerah » : Luc MICHEL, « THE US-ISRAELI WAR AGAINST ARAB NATIONALISM », October 31’ 2003. |
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