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EDITORIAUX
DE LUC MICHEL


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EDITORIAL DU 12 AVRIL 2004
"AL BA'ATH AL IRAQI" - N° 33

LA QUESTION PALESTINIENNE
ET LA GUERRE EN IRAK SONT INTIMEMENT LIEES

Si Georges W. Bush a attaqué l’Irak, c’est pour « finir le travail» commencé lors de la guerre du Golfe :

- renverser le régime socialiste ba’athiste,
- s’emparer des richesses pétrolières du pays
- et isoler la Résistance palestinienne face au colonialisme sioniste.

La question palestinienne est une des clés de la politique d’agression américano-sioniste contre l’Irak, où les deux complices de Tel-Aviv et Washington ont partie indissolublement liée. Car, comme l’écrivait « LE MONDE » dès le 21 août 2002 sous le titre « Union sacrée contre Saddam en Israël », le gouvernement israélien « y voit le moyen d'ôter aux Palestiniens un de leurs principaux soutiens ». « Un changement de régime en Irak est essentiel dans la mesure où il affaiblira les forces radicales dans le camp palestinien, qui bénéficient de l'appui du président Saddam Hussein, il bouleversera la donne au Proche-Orient et poussera la direction palestinienne sur la voie du compromis », affirme de son côté Zalman Shoval, ex-ambassadeur d'Israël à Washington et conseiller de Sharon. « L'Irak, qui est un des plus fervents défenseurs des Palestiniens, a annoncé la mobilisation de 6,5 millions de volontaires pour « la libération de la Palestine » et fournit une aide financière aux familles des auteurs d'attentats-suicides en Israël », ajoutait encore « LE MONDE ».

« LE SOIR » (Bruxelles) nous informait également que le Premier ministre Ariel Sharon avait adressé « un message à l'administration américaine pour l'inciter à « ne pas retarder les opérations prévues en Irak ». La presse, qui multiplie les révélations sur cette affaire, affirme également que le Premier ministre aurait écrit au président Georges Bush qu'il « ne trouvera pas de meilleures conditions » pour lancer son offensive militaire ».

ISOLER LA RESISTANCE PALESTINIENNE !

La question palestinienne et la guerre en Irak sont en effet intimement liées.

Nos excellents confrères du « RESEAU VOLTAIRE » précisaient à ce sujet, dés avant l’agression coloniale d’avril 2003, dans leurs excellentes « TRIBUNES LIBRES INTERNATIONALES » (n° 124), et sous le titre explicite « Pas seulement pour le pétrole », que l’un des buts réels était de « pouvoir en finir identiquement avec la Palestine » : « De nombreux auteurs soulignent le lien entre la guerre contre l'Irak et le conflit en Palestine, parmi eux Azmi Bishara relève une analogie militaire. Dans Al-Ahram, le député arabe de la Knesset remarque qu'une partie des dirigeants états-uniens souhaite un affrontement meurtrier en Irak pour lever un tabou et pouvoir en finir identiquement avec la Palestine ».  Azmi Bishara est élu à la Knesset israélienne et membre de la communauté arabe israélienne. Le gouvernement avait tenté de lui interdire de se présenter à la dernière élection législative en raison de ses prises de positions. Il commente ainsi la guerre : « Le principal but des stratèges du Pentagone est d'imposer leur hégémonie dans la région par la force. Cet objectif est plus important que le pétrole qui peut être obtenu par des pressions commerciales et économiques ».

Mais l’effet contraire a été obtenu. La Résistance irakienne, organisée selon le géopolitologue Gérard Chaliand, spécialiste des guérillas, « autour du noyau dur de l’Etat ba’athiste » passé dans la clandestinité dès le 9 avril 2003, a en effet donné un coup d’arrêt décisif aux projets américano-sionistes. Et l’effet d’entraînement est contagieux en Palestine occupée.

ISRAËL CRAINT UN EFFET DESTABILISATEUR
POUR LA REGION DE L'"INTIFADA" IRAKIENNE

Israël s'est inquiété, ce vendredi 9 avril, de l'extension de la révolte anti-américaine en Irak et des conséquences de cette "Intifada" pour l'ensemble de la région.

Le ministre de la défense, Shaul Mofaz, a ainsi proclamé « qu'Israël souhaitait la victoire des Américains en Irak », dans une interview publiée par le quotidien « YEDIOT AHARONOT ».  "Nous croisons les doigts pour les Américains en Irak, leur succès est vital pour la paix dans le monde" (sic), a affirmé S. Mofaz. « Si les Américains parviennent à stabiliser la situation en Irak, ce dont Israël est persuadé, cela aura une influence positive pour l'ensemble du Moyen-Orient, pour le marché du pétrole et pour l'autorité de la communauté internationale », a ajouté le ministre sioniste. Il s'est également déclaré convaincu que « l'Amérique est forte et parviendra à faire échec à toute tentative de transformer l'Irak en un Etat terroriste » (resic).

En revanche, a poursuivi S. Mofaz, « si les Américains sont contraints d'évacuer l'Irak sous la pression du terrorisme, il s'instaurera un nouveau et dangereux modèle de régime arabe. L'"axe du Mal", qui relèvera la tête, sera en mesure de mettre en danger la paix du monde ».

Selon le journal « HAARETZ », tous les responsables des services de renseignement et de sécurité israéliens ont tenu, jeudi, une réunion au ministère sioniste de la défense pour discuter des répercussions du durcissement de la révolte en Irak. Certains de ces responsables ont estimé que l'escalade de la violence risquait de « réduire la capacité de dissuasion des Américains » et de favoriser « les éléments radicaux au Moyen-Orient, tels que… la Syrie ».

Des manifestations de soutien au peuple irakien au cours desquelles ont été brûlées des effigies du président américain, George W. Bush, et du Premier ministre israélien, Ariel Sharon, ont eu lieu dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. « Nous voulons montrer au peuple irakien et au monde que nous menons une même bataille. Notre peuple est égorgé par le couteau de Sharon et le peuple irakien par celui de Bush », a déclaré à Gaza un responsable palestinien, en marge d'une manifestation qui a rassemblé 2 000 personnes scandant « Mort à Israël ! Mort à l'Amérique ! ».

A Naplouse (Cisjordanie), les Palestiniens ont manifesté à l'occasion du premier anniversaire de la chute de Bagdad en brandissant des pancartes portant l'inscription « Bagdad et Jérusalem : la résistance est l'unique alternative ».

La veille, à Gaza, une manifestation de soutien au peuple irakien, regroupant des milliers de sympathisants, proclamait : « Nous voulons vous dire que nous sommes avec vous. Nous combattons ici le terrorisme d'Israël et vous combattez le terrorisme américain ».

Les « Brigades des martyrs d'Al-Aqsa », un groupe armé lié au mouvement « Fatah », ont pour leur part dénoncé dans un communiqué les « massacres terroristes » commis par les forces américaines en Irak. « La résistance est la seule alternative pour chasser l'occupant usurpateur », selon le texte.

VERS UNE ESCALADE AMERICANO-SIONISTE

Sharon s’est donc empressé de courir à Washington. Le journal de Damas « AL-BAAS » du 12 avril 2004 rappelle « que la visite du Premier ministre israélien Ariel Sharon à Washington vise à réaliser plus de coopération militaire et sécuritaire ce qui donnera lieu à l'escalade de la tension dans la région et à l'augmentation des pressions sur les Palestiniens et les Arabes ».

Cette visite porte sur des plans de coopération après l'accord des deux parties sur les bases pratiques de cette visite au cours de laquelle les Etats-Unis n'obligeront pas Israël à se retirer de la Cisjordanie et les deux parties tomberont d'accord sur un plan unilatéral.

A cette radicalisation des forces coloniales répond la radicalisation de la Syrie ba’athiste, en état de légitime défense.

Le journal de nos camarades ba’athistes invite les pays arabes « à plus de coordination et de solidarité face aux dangers et aux menaces actuelles et à oeuvrer pour que les Nations Unies récupèrent leur rôle, ce qui assurera les conditions adéquates pour mettre un terme à la détérioration de la situation et réaliser la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient ».

Pour sa part, le journal « TICHRINE » (« Octobre »-1973, Damas) réaffirme que « le peuple irakien a le droit de résister à l'occupant, droit garanti par les législations ». Le journal souligne que « la résistance en Irak, qui est un devoir pour chaque peuple occupé, prend des formes plus développées, plus fortes et plus profondes surtout après que l'occupant n'ait pas réussi à contrer les opérations armées et les affrontements dans les villes et les régions irakiennes ».

Le journal ba’athiste conclut en précisant « que les Irakiens, par leur cohésion nationale, vont infliger aux agresseurs l’échec de la réalisation de leurs plans et mettront en échec toutes les visées malines et tous les objectifs colonialistes dévoilés, afin qu'ils puissent dessiner leur avenir lumineux sans injustice, oppression ou occupation ».

Quant au journal ba’athiste « AL-SAWRA » (« La Révolution », Damas), il affirme que « le conflit sanglant actuel en Irak qui couvre l'Irak tout entier est le prix exorbitant de la politique des Etats-Unis qui ont déclenché une guerre contre l'Irak pour des raisons injustes … Les résultats de la guerre confirment aujourd'hui l'isolement international des forces d'occupation ».

Le journal affirme enfin que « le massacre de Falloudja est l'apogée des violations par les forces d'occupation des accords de Genève et des principes du droit international ».

Plus que jamais la thèse ba’athiste, développée dès les Années 40 et reprises aussi bien à Damas qu’à Bagdad, selon laquelle le chemin de l’Unité arabe passe par la libération de la Palestine et de Jérusalem, reste d’actualité.

La synergie des résistances palestinienne et irakienne est la seule réponse à l’ordre colonial et impérialiste imposé par la symbiose obscène de l’impérialisme yankee et du colonialisme sioniste.

Défendons la dernière forteresse ba’athiste, soutenons les Résistances palestinienne et  irakienne !

Solidarité euro-arabe !

Irak et Palestine libres et unies !

 

Luc MICHEL

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