|
|
|
EDITORIAUX EDITORIAL DU 29 AVRIL 2004 DEMOCRATIE DIRECTE, SOLIDARITE EURO-AFRICAINE, Depuis la fin 2003, la Jamahiriya libyenne a modifié ses priorités, donnant la primauté à la stabilité et à la modernisation de son système, à l’ère de la Globalisation. Le but de Moammar Kadhafi étant la préservation des acquis principaux de la Révolution du 1er septembre 1969. L’accent mis sur la lutte contre le terrorisme islamique répond aux même préoccupations et donne en Occident matière à de nombreuses fausses interprétations. Rappelons quelques vérités occultées. La Libye a été la première en 1998 à lancer un mandat d’arrêt international contre Ben Laden. Action bloquée au niveau d’Interpol par les Etats-Unis. Les islamistes venaient de tenter un coup d’Etat, avec tentative d’assassinat de Kadhafi, dans le but de faire de la Libye un centre d’action pour les partisans de Ben Laden. Parmi les participants à cette action des groupes intégristes financés par la CIA et formés par le MI6 britannique, auteur par ailleurs de multiples tentatives d’assassinat du Guide libyen. Depuis plusieurs décennies, l’alliance de la CIA et du State Department avec les islamistes est une constante de la politique de Washington contre les adversaires de l’Ordre américain : en Afghanistan contre les Soviétiques (déjà avec Ben Laden), avec l’Iran de Khomeiny contre Saddam Hussein au moment de l’ « Irangate », avec les « Frères musulmans » contre la Syrie ba’athiste, avec les islamistes d’Izetbegovic en Bosnie contre la Yougoslavie nationale-communiste, ou encore avec les islamistes chiites contre l’Irak ba’athiste. Les islamistes représentant la seule opposition à la Révolution libyenne, l’après « 11 septembre » a été une divine surprise pour Kadhafi, qui a vu les Etats-Unis engager la lutte contre leurs alliés islamistes d’hier. Comme le précisait un analyste américain du PNIR, « Tripoli et Washington ont pu trouver un terrain d’entente … parce que Kadhafi était capable d’utiliser la guerre contre le terrorisme à son propre avantage ». La réorientation de la politique de la Jamahiriya a donné lieu à de nombreux commentaires fielleux, accusant Tripoli de « reniements ». A l’occasion de sa visite historique à Bruxelles, capitale de l’Union européenne, Kadhafi a remis les pendules à l’heure et rappelé fort opportunément les grands axes constants de son action politique. En voie de réhabilitation aux yeux de la communauté internationale, après s’être imposé au sein du monde africain où, père de la nouvelle Union africaine, il a pris la succession incontestée de NKrumah en tant que leader du Panafricanisme, Kadhafi, qui s'est posé en « chef de file pour la paix », a livré une justification de ses positions passées en faveur des mouvements de libération nationale, abusivement taxés de « terrorisme », conséquence à ses yeux d'un monde « en déséquilibre ». « Le terrorisme est le résultat du déséquilibre que traverse actuellement le monde », a déclaré Mouammar Kadhafi lors d'une intervention au Parlement belge. Il a avancé une définition selon laquelle « le terroriste est celui qui est forcé de se défendre pour récupérer (ses) droits par des moyens brutaux car il n'en a pas d'autres ». « Quand vous êtes ciblés, vous êtes disposé à mettre des ceintures (d'explosifs) autour du corps, à piéger des voitures (...) pour défendre la famille », a-t-il souligné. Le dirigeant libyen a renchéri dans un entretien diffusé peu après sur les ondes de « Radio France Internationale » (RFI), où il a affirmé qu'il ne regrettait « absolument pas le passé ». « On nous a accusés d'être terroristes, mais c'était le prix qu'on devait payer. Si c'est cela le terrorisme, on est fiers d'être terroristes parce qu'on a aidé à la libération du continent (africain) », a-t-il dit. Le dirigeant libyen a appelé l'Europe « à se réveiller » et faire entendre sa voix en Irak et dans le conflit du Proche-Orient. Dans ce contexte, le dirigeant libyen a encouragé les Européens à assumer leur « rôle historique » face à la superpuissance américaine, au risque sinon de voir la planète sombrer « dans la loi de la jungle ». Kadhafi a prôné à Bruxelles un rôle accru de l'Europe pour remédier aux déséquilibres du monde actuel. « Il faut que l'Europe regagne sa confiance et qu'elle se débarrasse de ses complexes (...) qu'elle se réveille avant qu'il ne soit trop tard », a-t-il fait valoir devant les députés et sénateurs belges ébahis. « Je voudrais entendre la voix de l'Europe en ce qui concerne la tragédie actuelle de l'Irak », a-t-il souligné, en dénonçant « l'occupation » du pays par la coalition dirigée par les Etats-Unis. « Nous devons questionner ceux qui ont entrepris cette occupation de l'Irak, sinon on se dirige vers la loi de la jungle », a-t-il ajouté. Il a par ailleurs estimé que « la coopération entre l'Union européenne et l'Union africaine revêtait une importance majeure ». Partisan de l’Afrique unitaire, Kadhafi est aussi – et on l’ignore trop souvent – un grand « Européen ». Il n’a jamais cessé de soutenir l’unité européenne (notamment l’Euro qu’il voit comme un contre-feu au Dollar), en laquelle il pressent la clé d’un nouveau monde multipolaire. Le
projet de KHADAFI s’inscrit aussi dans une
politique de rapprochement euro-arabe et euro-africaine autour de la Méditerranée.
L’œuvre entreprise par KADHAFI démontre à l'unanimité que s’il est
nécessaire d'unifier les forces progressistes arabes et africaines, il
faut aussi tendre à l'unité d'action avec l’Union Européenne. L’enjeu méditerranéen, c’est-à-dire le rapprochement et l’intégration des deux rives de la « Mare nostrum », de leurs économies et de leurs peuples, est capital. Non seulement pour l’équilibre régional, mais aussi pour l’avenir de l’Europe. A propos du conflit israélo-palestinien, le chef de l'Etat libyen a aussi émis le « souhait que l'Europe contribue à régler le problème du Proche-Orient de façon directe et ne soit pas marginalisée ». Kadhafi a estimé qu'il « ne peut y avoir deux Etats », israélien et palestinien, comme le soutient le plan de paix de la pseudo « communauté internationale » – une communauté singulièrement occidentale – parrainé par le Quartette (Etats-Unis, UE, Russie, Nations unies), mais un seul. « La solution est à mon avis la construction d'un Etat démocratique pour tous », unissant arabes, chrétiens, musulmans et juifs enfin libéré de l’hypothèque sioniste, a-t-il affirmé. Moammar Kadhafi a terminé son discours au Parlement belge par une explication de texte sur la Jamahiriya libyenne, expérience-pilote de démocratie populaire directe. D'abord amusés, avec cette fatuité méprisante typique des politiciens occidentaux, les députés et sénateurs sont restés quelque peu interloqués, lorsqu'il a qualifié avec justesse le système représentatif « d'imposture » et leur a prédit avec un sourire qu'un jour « le peuple s'assiéra à votre place ». Dans un pays artificiel comme la Belgique, produit de l’impérialisme du XIXeme siècle, sans aucune légitimité nationale ou populaire, ces paroles ont résonné comme une prophétie dérangeante aux oreilles de la particratie belgicaine. En Belgique, où la classe politique a cadenassé totalement la vie politique, interdisant toute émergence de forces nouvelles, la crise de la pseudo-démocratie parlementaire occidentale – en fait une ploutocratie reposant sur le monopole des media et la confiscation de l’Etat – est particulièrement avancée. Et la Démocratie directe est une alternative. Ces propos du Guide libyen ont bien évidemment été occultés par les media aux ordres. Cela a évidemment déplu. Aussi bien aux politiciens atlantistes qu’aux lobbies sionistes. Ceux-ci ont donc lancé une campagne de diffamation contre Kadhafi, qualifié de « dictateur sanglant » (sic). Passons sur le rapport ubuesque d’Amnesty International, que l’on aimerait aussi entendre sur les violations des droits des prisonniers serbes dans les geôles du TPI ou sur le cas des prisonniers politiques irakiens aux mains des USA. Mais revenons sur les attaques menées par les parlementaires écologistes belges, représentants locaux du « Parti Vert Européen », qui ont mené l’action contre la venue de Kadhafi. Ils ont singulièrement tonné contre les propositions de Kadhafi en faveur d’un seul Etat démocratique et laïc en Palestine, estimant que le guide libyen « agressait » (resic) de manière inacceptable Israël. Ceci prend tout son sel lorsque l’on sait que la Démocratie directe libyenne reçoit un large écho au sein des milieux de l’écologie radicale – la deep ecology, celle d’ « Earth First ! » ou d’ « Europe-Ecologie », la Fraction verte du « Communautarisme européen » liée au PCN. Décidément les
politiciens verts européens, ralliés à l’OTAN, englués dans les prébendes
parlementaires et affalés dans leurs strapontins gouvernementaux, ont définitivement
trahi l’espoir d’une alternative qu’ils portaient à leurs débuts,
il y a plus de deux décennies. L’avenir des militants verts est hors
de ce marais putride. La réaffirmation à Bruxelles, lieu symbolique s’il en est aujourd’hui, par Moammar Kadhafi des grands axes de son combat révolutionnaire pour la Cause des Peuples explique à nouveau les raisons du soutien du PCN au Guide libyen et à la Démocratie directe. Le PCN, qui considère les « Comités révolutionnaires », en Libye et au niveau international, comme une organisation-soeur et encourage la double appartenance (fait rare au sein de notre Organisation transnationale) est fier de son soutien constant, dans les bons comme les mauvais jours, à la Révolution jamahiryenne. Les media ont constaté la fraternité qui régnait au sein du Comité d’accueil réuni à l’initiative des « Comités révolutionnaires » à Bruxelles pour applaudir Kadhafi, militants africains, européens et arabes unis dans le combat commun pour la Cause des Peuples. Cette fraternité est à la fois un exemple et un objectif ! Luc MICHEL |
Copyright © Editions MACHIAVEL - Tous droits de reproduction, d'adaptation, de diffusion ou de traduction réservés, sauf autorisation écrite de l'éditeur |