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EDITORIAUX
DE LUC MICHEL


EDITORIAL DU 04 JUIN 2004
EMISSION RADIO PCN

DETRUIRE LE MYTHE YANKEE DU "6 JUIN 1944" :
NON, LE SOLDAT RYAN N'EST PAS VENU "LIBERER L'EUROPE"

Le « 6 juin 1944 » se situe historiquement dans la politique séculaire d’hégémonie mondiale des USA.
Le « 6 juin 1944 », l’occupant yankee a pris la place de l’occupant nazi.
Le « 6 juin 1944 » est le point de départ de l’imposture historique sur laquelle repose la domination yankee en Europe.
Le « 6 juin 1944 » n’est pas une « libération », c’est le début de la colonisation de l’Europe par l’impérialisme yankee.

La machine de propagande s’est à nouveau mise en branle et l’on veut à nouveau aujourd’hui nous faire croire que les américains ont débarqué en Normandie le 6 juin 1944 pour « libérer l’Europe ».

C’est faux ! Historiquement faux ! Et d’ailleurs pour les historiens américains et anglo-saxons l’opération s’appelle toujours depuis 1944 « L’invasion ». Et six décennies après le 6 juin 1944, les troupes américaines occupent toujours l’Europe et étendent leur domination avec l’extension de l’OTAN aux pays d’Europe centrale.

La sous-civilisation yankee nous envahit (Lire : Guerre culturelle et L'américanisation du monde) avec ses sodas, ses hamburgers, ses films, ses séries débiles et sa fausse morale. Il faut le rappeler : ce n’est pas l’armée américaine qui a libéré l’Europe mais l’Armée rouge. Et sans le sacrifice de 27 millions de Soviétiques conduit avec détermination par le Maréchal STALINE, les nazis auraient gagné la guerre.

Ce sont les glorieux combattants de l’Armée rouge qui ont pris Berlin et libéré l’Europe de la domination nazie, ouvrant les portes de la liberté aux déportés de dizaines de camps d’extermination nazis.

Aujourd’hui, l’Europe n’est plus la vassale du IIIeme Reich mais celle des Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui, ce n’est plus la Wehrmacht, les SS et la Gestapo qui nous occupent, mais l’OTAN, l’US Army, la CIA et la NSA, qui espionnent toutes les communications en Europe avec le « réseau Echelon » (Lire : Occupation yankee).

Aujourd’hui, l’Europe est toujours sous la domination militaire, politique, économique et diplomatique d’une puissance étrangère. Et c’est toute la classe politique européenne, les nouveaux kollabos, qui travaillent avec les américains.

Le soldat Ryan n’est pas venu libérer l’Europe. Il est venu y défendre et y imposer les intérêts politiques de Washington et économiques de Wall-Street. C’est-à-dire une entreprise coloniale, où les USA n’étaient rien de plus que les rivaux impérialistes du IIIeme Reich.

Hier, l’Europe, grâce aux sacrifices héroïques des Soviétiques, s’est libérée des nazis. Aujourd’hui, elle doit se libérer des Etats-Unis, de l’injustice capitaliste et de la domination du Nouvel Ordre Mondial. Et ce combat pour la liberté, elle doit se mener avec tous les peuples du monde qui refuse le néo-colonialisme yankee, à commencer par la Résistance irakienne qui combat en première ligne.

LE « 6 JUIN 1944 » : 
UN ANNIVERSAIRE QUI TOMBE A PIC POUR BUSH
POUR TENTER DE CONTRER LA MONTEE DE L’ANTI-AMERICANISME

Le soixantième anniversaire du « 6 juin » tombe à pic. Au moment où l’US Army s’enlise en Irak, où la sale guerre yankee, celle que les USA ont toujours mené depuis la moitié du XIXème siècle, montre à nouveau son hideux visage, les commémorations du « 6 juin » vont servir à tenter de redonner une légitimité à l’impérialisme yankee.

En Europe, l’occupation américaine est arrivée à un tournant historique. Une majorité d’Européens, à l’Est comme à l’Ouest, rejette aujourd’hui l’impérialisme yankee (lire : Contre le "Parti américain").

Plus grave encore – et comme seuls les « Communautaristes européens » du PCN le théorisent depuis le début des Années 60 (Lire : Anti-américanisme et identité européenne) – l’anti-américanisme sert aujourd’hui de fondement à la construction de l’identité européenne. Comme l’analyse un Colloque tenu à Budapest ce début mai 2004, qui souligne « La montée de l'antiaméricanisme en tant qu'élément identitaire européen » : « Pour l'identité européenne, le rôle de l'Autre a commencé à être incarné de plus en plus par les Etats-Unis. La raison principale en était certainement l'effondrement de l'Union soviétique et la baisse des exigences européennes en matière de défense. Dans ce changement, la critique de la politique américaine a son importance, mais ce qui compte vraiment, c'est moins ce que fait l'Amérique que ce qu'elle est. Bref, il s'agit d'une distinction plutôt civilisationnelle, qui est cultivée cette fois non plus par une droite élitiste, mais par une gauche européenne en crise depuis la chute du communisme et qui, dans "l'image d'un Oncle Sam non civilisé, agressif, égoïste et avide de pouvoir, a enfin trouvé un nouveau dénominateur commun". » (Lire : La lutte de Libération nationale et sociale de l'Europe).

Partout des voix s’élèvent dans le camp américain pour dénoncer le danger de la montée du sentiment anti-américain en Europe et dans le monde.

Ainsi, Otto Lambsdorff, ancien ministre de l'Économie allemand et président honoraire du groupe européen de la Commission Trilatérale : « L'agenda des rencontres internationales de ces prochains jours est prévisible. On parlera de l'élargissement de l'Europe et de ses aspirations ou non-aspirations à devenir une vraie puissance dans le monde, le désordre en Irak et le « Grand Moyen-Orient » mais une autre question domine le débat actuel comme jamais auparavant durant les dernières décennies : l'antiaméricanisme. Cela a été particulièrement frappant à la conférence annuelle de la Commission Trilatérale à Varsovie ».

Les milieux d’affaire s’en inquiètent aussi : « Alors que le sentiment anti-états-unien rassemble ses forces, le monde des affaires états-unien risque de voir des décennies de progrès pour construire une économie globalisée et interconnectée être gâchées. En effet, l'opinion publique mondiale sur l'Amérique, déjà peu favorable avant les dernières révélations en provenance d'Irak, atteint désormais les tréfonds. Pour l'instant, peu de dirigeants du monde des affaires américains ont fait le lien entre la poussée de l'antiaméricanisme et les résultats de leurs entreprises (…) les sondages montrent que l'image de l'Amérique se dégrade et que l'image des marques états-uniennes y est associée. On pourrait donc assister prochainement à des modifications du comportement des consommateurs. Il est cependant difficile aux dirigeants du monde des affaires américains de l'admettre et surtout de l'admettre publiquement. Ce ressentiment antiaméricain vient de plusieurs sources et pas seulement de la politique au Moyen-Orient, mais aussi du ressentiment vis-à-vis de la richesse américaine, la crainte de la puissance américaine ou des interrogations vis-à-vis des engagements états-uniens dans la communauté mondiale. Seulement, aujourd'hui, ces tendances convergent », écrivent dans le INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE les promoteurs du « Business for Diplomatic Action », une organisation visant « à faire collaborer les entreprises en changeant le climat ambiant ».

D’où l’offensive sans précédents des media américanisés et des putains européennes de Washington – l’immense majorité de nos journalistes, de nos « artistes » et de nos politiciens aux ordres – pour asseoir sur l’imposture du « 6 juin 1944 » une nouvelle tentative de légitimation du colonialisme yankee.

QUAND LE PETIT-FILS DE PRESCOT BUSH, L’AMI DES NAZIS
RECUPERE LA MEMOIRE DES VICTIMES DU NAZISME

Des dizaines de milliers d'anciens combattants de la Deuxième guerre mondiale et leurs familles ont été fêtés ces 29 et 30 mai à Washington, comme les héros de la soi-disant « dernière guerre incontestablement "juste" menée par les Etats-Unis ».

Parmi les invités de marque, le président George W. Bush qui a fait un discours indécent, mais aussi l'acteur Tom Hanks, qui a joué en 1998 dans "Il faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg, épopée du Jour J qui a largement relancé l'intérêt aux Etats-Unis pour cette guerre lointaine. Car Hollywood, en étroite liaison avec le Pentagone et le State Department, est un rouage essentiel de la machine de guerre coloniale yankee.

Ce film  présentait – à la différence des films sur le Vietnam – des soldats américains sans états d'âme, menant une mission héroïque et moralement estimable contre le fascisme.

A cette occasion, et comme il va le refaire en France et en Italie, Bush a évoqué les morts des camps nazis et les Résistants, célébrant « la génération qui a fait cette guerre et aux plus de 400.000 Américains qui ont donné leur vie », ajoutant que « Grâce à leur sacrifice, des tyrans sont tombés, le fascisme et le nazisme ont été vaincus et la liberté a gagné ».

Toute l’imposture yankee réside dans ce discours et dans l’homme qui l’a prononcé. Et nos media et nos politiciens se sont définitivement déconsidérés en ne réagissant pas (comme les organisations juives et sionistes se sont déconsidérées en ne protestant pas contre le même discours tenu à Auschwitz en 2003). Car le milliardaire Bush est l’héritier d’une famille qui a bâti sa fortune en collaborant avec l’Allemagne nazie, en exploitant les détenus des camps nazis. Une famille qui a même vu ses avoirs saisis en 1946, avant d’être amnistiée, pour cette collaboration économique avec le IIIe Reich (Lire : Propagande et révisionnisme historique à Washington).

LE GENOCIDE NAZI « STRATEGICALLY IRRELEVANT »
POUR LE PENTAGONE

Quant à la question du génocide nazi, elle était considérée comme « Strategically irrelevant » par le gouvernement américain. Comme le rappelle le QUOTIDIEN VOLTAIRE : « Le gouvernement US avait mis en place dès 1941 un bureau fédéral chargé d'interviewer des réfugiés originaires des pays de l'Axe afin de collecter des informations. Apprenant que des travaux importants sont en cours dans l'ancienne caserne polonaise d'Oswieczim (Auschwitz en allemand), ils demandent des informations à la résistance polonaise. L'OSS classe le rapport avec la mention « Just another political prison camp ». Le 18 mai 1942, le FBI interviewe trois réfugiés qui ont réussi à s'évader d'un convoi pour Terezin. L'un deux, ancien gendarme, a été témoin de massacres organisés par les SS et décrit en détail le camp de Birkenau. « On y tue systématiquement les gens : enfants, femmes, vieillards. Les autres travaillent jusqu'à leur mort » note le rapport. Une copie sera envoyé au Pentagone. Elle est classée avec la mention « Strategically irrelevant ». En août 1942, un autre réfugié confirme les faits… toujours sans susciter de réactions ».

LA PROPAGANDE SUR LE « 6 JUIN 1944 » AU CŒUR DE
L’IDEOLOGIE DE L’EXTREME-DROITE NEO-CONSERVATRICE YANKEE

La commémoration du débarquement allié du 6 juin 1944 offre surtout une nouvelle occasion au président yankee de justifier ses guerres coloniales, requalifiées en « justes ».

Alors que le monde entier est indigné par les images des tortionnaires de l’US Army, les USA ayant un solide passé en ce domaine, Bush n’hésite pas à affirmer que « L’Amérique est fière de conduire à nouveau les armées de la liberté » (sic). Ces propos, répétés à souhait par George W. Bush lors de sa campagne électorale, confirment encore une fois la conviction profonde qu’éprouve le président US d’être chargé d’une mission « messianique » afin de délivrer le monde des forces du mal. Une conviction inspirée par son adhésion tardive au courant protestant puritain des « résurrectionnistes », les « Born again », qu’il a embrassé après avoir passé le plus clair de sa jeunesse à mener la vie d’un fils à papa texan, une vie ponctuée de beuveries et d’interminables festivités. Son ex-biographe David Frum (auquel on attribuerait la formule « axe du mal ») raconte dans les moindres détails comment George Jr. est passé miraculeusement du « Jack Daniel’s au missel » lorsque, après deux jours de « soûlographie », il s’est vu le visage maculé de vomis séché. Il finira par jurer de ne plus toucher à l’alcool et s’abandonna corps et âme aux « Born again » et à l’idéologie d’extrême-droite néo-conservatrice, qui faisait son chemin dans des « Think Tanks » de Washington.

Il est tout à fait prévisible donc de voir le président assimiler ses guerres en Afghanistan et en Irak aux faits des GI de la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes là au cœur de la pensée pseudo éthique de l’idéologie néo-conservatrice. Ce qui n’empêche pas de faire des affaires, comme le montre le pillage de l’Irak par les faucons – ou plutôt les vautours – yankee.

BUSH ENTRE IMPOSTURE ET MEMOIRE COURTE

Le président américain George W. Bush n’hésite pas à invoquer le rôle des États-Unis lors de la Seconde Guerre mondiale pour affirmer mener donc aujourd’hui en Irak une « nouvelle bataille pour la liberté ». L’inauguration du mémorial de la Seconde Guerre mondiale à Washington puis les cérémonies du 6 juin commémorant le soixantième anniversaire du débarquement allié en Normandie lui donnent donc l’occasion de rappeler cet héritage et de le revendiquer abusivement. Le petit-fils de Prescot Bush, l’ami des nazis, Bush n’hésite pas à évoquer Winston Churchill, l’homme d’État britannique qui a mené le combat en Europe face aux nazis de 1939 à 1945. Et à assimiler sa propre amitié avec le Premier ministre Tony Blair – le plus fidèle caniche européen des USA – à celle qui unissait Churchill au président américain de l’époque Franklin D. Roosevelt. « D’une certaine façon, nos combats et nos défis actuels sont similaires à ceux que Churchill a connus. Le résultat de la guerre contre le terrorisme dépend de notre capacité à voir le danger et à l’affronter avec force et détermination », a-t-il déclaré en inaugurant à Washington en février une exposition consacrée à Churchill dont le buste trône dans son bureau ovale de la Maison-Blanche. Ce discours passe particulièrement bien auprès de l’opinion publique américaine, très attachée à l’héroïsme montré par son armée de 1941 à 1945.

George W. Bush invoque la guerre en Irak pour se placer dans cet héritage et entend en recueillir les lauriers. « L’histoire a été reconnaissante à Winston Churchill comme elle l’est d’habitude à ceux qui aident à sauver le monde », a-t-il lancé en février.

Les cérémonies du 6 juin 1944 tombent à point nommé pour lui donner l’occasion d’essayer de faire passer au second plan les difficultés qu’il rencontre en Irak.

Bush a là aussi singulièrement la mémoire historique courte, une caractéristique de l’anti-civilisation yankee, sans passé et qu ignore l’Histoire et la mémoire des peuples. Car Churchill a aussi et surtout été l’un des artisans des guerres coloniales britanniques. Et l’un des bourreaux de l’Irlande.

QUELQUES VERITES HISTORIQUES SUR L’ENGAGEMENT
AMERICAIN DANS LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE

Que Bush et les américains aient la mémoire défaillante est une chose. Que des journalistes, dont le métier devrait être l’investigation – et non la prostitution – reprennent sans aucun sens critique les mythes et les mensonges de la propagande yankee en est une autre.

C‘est pourtant à cela que nous assistons, jusqu’à l’écoeurement, à propos du « 6 juin 1944 ». Nous prendrons un exemple significatif. Celui de l’hebdo TELE-MOUSTIQUE (Bruxelles). Généralement critique vis-à-vis de Bush, il n’en reprend pas moins dans son édition consacrée au « 6 juin » tous les poncifs éculés sur les pseudo « libérateurs » yankee. Nous pouvons donc y lire que le « 6 juin 1944 » est « l’opération qui changea la face de la Seconde guerre mondiale » (sic). Ou encore que les Américains « ont payé de leur sang notre droit à vivre libre » (resic), dans le cadre d’une « guerre juste ».

Rappelons donc quelques vérités historiques.

La guerre américaine de 1941-45 n’est pas une parenthèse dans l’histoire de l’impérialisme yankee. Mais bien une de ses étapes décisives vers la domination mondiale. Dans le cadre d'une politique impérialiste conçue, planifiée et exécutée depuis des décennies et qui prend sa source dans un projet hégémonique défini à la fin du XIXème siècle et théorisé sous le nom de « Manifest Destiny ». L'impérialisme américain est planifié, pensé, théorisé depuis ses origines (Lire : Théories de l'impérialisme américain : La réponse des Peuples).

Dans cette optique impérialiste, la guerre de 1941-45 est une simple étape. Comme le révèle la pensée des théoriciens américains de l’impérialisme. Nicholas J. Spykman (1893-1943) y développe la notion de « containment », consistant à organiser un système d'Etats-tampons destinés à briser la puissance russe. Après la victoire sur l'Allemagne il faut donc contrôler ces Etats tampons qui constituent le « rimland », le pivot (une notion de géopolitique), si l'on veut contrôler le cœur du monde. Cette nécessité conduira à la mise en place d'une politique d'endiguement (containment) de par la constitution de l'Alliance atlantique dominée par les Etats-Unis, face au Pacte de Varsovie, dominé par la Russie soviétique. Le discipline de Spykman est Georges F. Kennan, le principal théoricien américain de la guerre froide, auteur de « The sources of soviet conduct ».

Notez que tout cela est pensé en 1941 et 42 – Spykman meurt en 1943 – c'est-à-dire au moment même ou l'URSS fait face aux armées nazies. Et est censée être l’alliée des USA.

Le plus brutal théoricien de l'impérialisme américain est James Burnham. Moins connu en dehors des spécialistes des sciences politiques (c'est le père des néo-machiavéliens américains), c'est un ancien trotskyste reconverti dans le néo-conservatisme, le parcours idéologique qui sera celui de nombreux néo-conservateurs actuels. Il fonde notamment la « National Review ». En 1943, il publie un livre fondamental mais passé inaperçu en Europe dont le titre anglais est « The Struggle for the World ». Le titre de l'édition française (1947) est lui plus explicite encore : c'est « Pour la domination mondiale ». Burnham y donne les conditions de la puissance destinée à assurer la domination planétaire des Etats-Unis.

L’US ARMY N’ET PAS UNE ARMEE DEMOCRATE

L’Armée yankee n’est pas par ailleurs une armée démocrate. Ses chefs sont issus et intimement liés à l’establishment économique et politique. C’est une armée de conquête coloniale, qui s’est fait la main en Amérique latine depuis le milieu du XIXème siècle.

C’est aussi la garante de l’ordre capitaliste et ses officiers ont aussi frappé les travailleurs de leur propre pays. A l’image de Mac Arthur, qui, proconsul au Japon après 1945, y recyclera les criminels de guerre, avant de proposer l’usage de la bombe atomique contre le peuple coréen. Ou de Patton, qui voulait en mai 1945 continuer la guerre contre l’URSS aux côtés des divisions nazies réarmées. Tous deux avaient fait tirer contre des grévistes.

L’US Army et la CIA deviendront ensuite un refuge pour de nombreux criminels nazis q’ils reconvertiront dans l’anti-communisme version US.

Il n’y aura jamais au sein de l’US Army de sursaut éthique, comme celui des officiers allemands qui ont tenté de renverser Hitler le 20 juillet 1944.

LE VRAI TOURNANT DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
ENTRE MOSCOU ET STALINGRAD

Le tournant de la guerre s’inscrit entre deux victoires soviétiques : l’arrêt des allemands épuisés – stratégiquement conçu par Staline dès 1940 – devant Moscou et la victoire de Stalingrad. En cette année 1942 où Roosevelt et Churchill refusent à Staline l’ouverture du second front européen qu’il réclame. Ils attendront encore 2 années, dans l’espoir que Soviétiques et Allemands s’épuisent mutuellement.

Dès Stalingrad, tout est joué. L’URSS produit déjà en 1942 plus d’armements, de tanks, de canons que le IIIe Reich.

Le « 6 juin » tournant de la guerre est un mythe et une imposture. Tout tient en quelques chiffres. Les Soviétiques ont perdu 27 millions de morts, militaires et civils. Les USA 400.000, dont la plupart sur le théâtre asiatique contre le Japon. Le « débarquement » a fait 41.000 morts côté Alliés. A comparer aux pertes de Stalingrad.

Il faut le rappeler inlassablement : ce n'est pas l'armée américaine qui a libéré l'Europe mais l'Armée rouge. Sans le sacrifice de ces 27 millions de Soviétiques, les nazis auraient gagné la guerre. Ce sont les glorieux combattants de l'Armée rouge qui ont pris Berlin et libéré l'Europe de la domination nazie, ouvrant les portes de la liberté aux déportés des camps d’extermination nazis.

La propagande américaine, largement reprise par celle du système libéral qui nous domine, veut nous faire croire que ce seraient « les américains qui nous auraient libérés ». La propagande d'Hollywood, en particulier le récent « Soldat Ryan », accrédite auprès des masses européennes cette affirmation historiquement fausse. HITLER a été vaincu dans les plaines de Russie, d'Ukraine et du Caucase ; il a été vaincu devant Moscou, Leningrad, Stalingrad et à Berlin au cœur même du IIIe Reich.

Comme nous le rappelle Jean Daniel dans son essai « Voyage au bout de la Nation » : « Pour De Gaulle, c’est en apprenant, à Londres, les premiers succès soviétiques dans la résistance de leurs armées contre l’envahisseur allemand qu’il se persuade que la victoire des alliés sera acquise plus vite que prévu. Sans les batailles de Russie, pas de débarquement en Afrique du Nord, en Italie, en Provence, en Normandie. Dit autrement : sans le national-bolchévisme, point de combat efficace contre le national-socialisme ».

Sans Moscou et sans Stalingrad, sans les trente millions de morts soviétiques (pour quelques dizaines de milliers chez les « libérateurs » yankee), sans la fermeté inflexible de STALINE aux heures les plus sombres de 1941-42, il n'y aurait jamais eu de débarquement allié en Méditerranée ou en Normandie.

C’est cette évidence que la propagande yankee dominante tente de dissimuler maladroitement, au nom d’un révisionnisme occidental reposant sur la manipulation de l’Histoire et que dénonce courageusement l’historien Marc Ferro.

Dans L’HUMANITE, L'historien Marc Ferro évoquait comment la guerre froide et « l'américanisation de l'histoire » ont minimisé le rôle majeur de Stalingrad : « Dans l'ordre symbolique toutefois, la victoire de Stalingrad est beaucoup plus importante que les autres, elle signifie pour la première fois qu'une grande armée de la Wehrmacht est battue, elle souligne l'entêtement mortel de Hitler dans sa stratégie militaire qui trouve plus fort que lui. Le général Paulus contraint de se rendre, ça veut dire que le vent de l'histoire a tourné à l'Est, du côté des Soviétiques qui brisent l'invincibilité allemande. A Stalingrad, les Allemands font en effet l'expérience d'une puissance de feu et d'une capacité technologique qui leur est supérieure. Ils diront avoir été battus par l'hiver : ils l'ont surtout été par les chars et les canons fabriqués par une industrie soviétique qui a pris la relève de la vieille industrie russe et qui n'a pas baissé les bras. L'URSS, il faut le rappeler, produisait alors plus de canons que l'Allemagne. Peu à peu pourtant on oubliera Stalingrad, à cause de la guerre froide et de l'américanisation de l'histoire qui s'en suivit ».

EN GUISE DE CONCLUSION :
LE MYTHE DU « 6 JUIN » ET LES FAUSSES VALEURS AMERICAINES

Le problème de l’imposture du « 6 juin 1944 », mythe américain, mythe incapacitant pour l’Europe et les Européens, repose sur la prétention américaine à détenir la vérité, à prétendre que ses fausses valeurs aient une portée universelle.

Nous terminerons en laissant la conclusion à un éditorialiste arabe, de ce « Grand Moyen-Orient » que Bush et les néo-conservateurs veulent « démocratiser » sous les bombes, les sévices et les humiliations. « Si l'Amérique juge le monde à l'aune de ses valeurs, qui pourra la juger ? », s’interroge EL WATAN  (Algérie). Il ajoute : « L'Amérique ne peut pas dans le même temps s'absoudre des atteintes aux droits de l'homme dont elle se rend coupable et condamner les violations que commettent les autres, qui ne sont pas pour autant excusables (…) Elle serait mieux entendue certes, si dans cette éthique humaniste, que chaque individu ne peut que faire sienne, elle ne fermait pas les yeux sur les atrocités froidement accomplies par Israël contre le peuple palestinien sans que la conscience de ceux qui dirigent en réalité le monde en soit un seul instant révulsée. Cela pourrait donner à croire que pour l'Amérique, les Palestiniens ne sont pas éligibles au bénéfice des droits humains et échappent donc à la philosophie que la plus forte nation du monde entend étendre à tous les pays. N'est-ce pas déjà une faille profonde du modèle américain qui tend à produire l'exact contraire de ce qu'il promet ? La désolation et un avenir ouvert à toutes les incertitudes en Irak, une stratégie de génocide planifié en Palestine, sont les pendants, hélas désastreux, de l'engagement américain à favoriser la paix dans cette région du monde ! Si tel était sincèrement le cas, pourquoi les sommes colossales qui ont financé la guerre contre l'Irak hier, et celles qui servent aujourd'hui à maintenir au prix du feu et du sang la présence militaire américaine dans ce pays, n'ont-elles pas servi à faire le bonheur annoncé du peuple irakien ».

 

Luc MICHEL

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