|
|
|
EDITORIAUX EDITORIAL DU 04 JUIN 2004 DETRUIRE LE MYTHE YANKEE DU "6 JUIN 1944" : Le « 6 juin 1944 » se situe historiquement dans la politique séculaire d’hégémonie mondiale des USA. La machine
de propagande s’est à nouveau mise en branle et l’on veut à nouveau
aujourd’hui nous faire croire que les américains ont débarqué en
Normandie le 6 juin 1944 pour « libérer l’Europe ». C’est
faux ! Historiquement faux !
Et d’ailleurs pour les historiens américains et anglo-saxons l’opération
s’appelle toujours depuis 1944 « L’invasion ».
Et six décennies après le 6 juin 1944, les troupes américaines occupent
toujours l’Europe et étendent leur domination avec l’extension de
l’OTAN aux pays d’Europe centrale. La sous-civilisation yankee nous envahit (Lire : Guerre culturelle et L'américanisation du monde) avec ses sodas, ses hamburgers, ses films, ses séries débiles et sa fausse morale. Il faut le rappeler : ce n’est pas l’armée américaine qui a libéré l’Europe mais l’Armée rouge. Et sans le sacrifice de 27 millions de Soviétiques conduit avec détermination par le Maréchal STALINE, les nazis auraient gagné la guerre. Ce sont les glorieux combattants de l’Armée rouge qui ont pris Berlin et libéré l’Europe de la domination nazie, ouvrant les portes de la liberté aux déportés de dizaines de camps d’extermination nazis. Aujourd’hui,
l’Europe n’est plus la vassale du IIIeme Reich mais celle
des Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui, ce n’est plus la Wehrmacht,
les SS et la Gestapo qui nous occupent, mais l’OTAN, l’US Army, la CIA
et la NSA, qui espionnent toutes les communications en Europe avec le
« réseau Echelon » (Lire : Occupation
yankee). Aujourd’hui,
l’Europe est toujours sous la domination militaire, politique, économique
et diplomatique d’une puissance étrangère.
Et c’est toute la classe politique européenne, les nouveaux kollabos,
qui travaillent avec les américains. Le soldat
Ryan n’est pas venu libérer l’Europe. Il est venu y défendre et y
imposer les intérêts politiques de Washington et économiques de
Wall-Street. C’est-à-dire une entreprise coloniale, où les USA
n’étaient rien de plus que les rivaux impérialistes du IIIeme Reich. Hier, l’Europe, grâce aux sacrifices héroïques des Soviétiques, s’est libérée des nazis. Aujourd’hui, elle doit se libérer des Etats-Unis, de l’injustice capitaliste et de la domination du Nouvel Ordre Mondial. Et ce combat pour la liberté, elle doit se mener avec tous les peuples du monde qui refuse le néo-colonialisme yankee, à commencer par la Résistance irakienne qui combat en première ligne. LE « 6 JUIN 1944 » : Le
soixantième anniversaire du « 6 juin » tombe à pic. Au
moment où l’US Army s’enlise en Irak, où la sale guerre yankee,
celle que les USA ont toujours mené depuis la moitié du XIXème siècle,
montre à nouveau son hideux visage, les commémorations du « 6 juin »
vont servir à tenter de redonner une légitimité à l’impérialisme
yankee. En Europe, l’occupation
américaine est arrivée à un tournant historique. Une majorité
d’Européens, à l’Est comme à l’Ouest, rejette aujourd’hui
l’impérialisme yankee (lire : Contre le "Parti américain"). Plus grave
encore – et comme seuls les « Communautaristes européens »
du PCN le théorisent depuis le début des Années 60 (Lire :
Anti-américanisme
et identité européenne)
– l’anti-américanisme sert aujourd’hui de fondement à la
construction de l’identité européenne. Comme l’analyse un Colloque
tenu à Budapest ce début mai 2004, qui souligne « La
montée de l'antiaméricanisme en tant qu'élément identitaire européen » :
« Pour l'identité européenne, le rôle de l'Autre a
commencé à être incarné de plus en plus par les Etats-Unis. La raison
principale en était certainement l'effondrement de l'Union soviétique et
la baisse des exigences européennes en matière de défense. Dans ce
changement, la critique de la politique américaine a son importance, mais
ce qui compte vraiment, c'est moins ce que fait l'Amérique que ce qu'elle
est. Bref, il s'agit d'une distinction plutôt civilisationnelle, qui est
cultivée cette fois non plus par une droite élitiste, mais par une
gauche européenne en crise depuis la chute du communisme et qui, dans
"l'image d'un Oncle Sam non civilisé, agressif, égoïste et avide
de pouvoir, a enfin trouvé un nouveau dénominateur commun". »
(Lire : La
lutte de Libération nationale et sociale de l'Europe). Partout des
voix s’élèvent dans le camp américain pour dénoncer le danger de la
montée du sentiment anti-américain en Europe et dans le monde. Ainsi, Otto
Lambsdorff, ancien ministre de l'Économie allemand et président
honoraire du groupe européen de la Commission Trilatérale : « L'agenda
des rencontres internationales de ces prochains jours est prévisible. On
parlera de l'élargissement de l'Europe et de ses aspirations ou
non-aspirations à devenir une vraie puissance dans le monde, le désordre
en Irak et le « Grand Moyen-Orient » mais une autre question
domine le débat actuel comme jamais auparavant durant les dernières décennies :
l'antiaméricanisme. Cela a été particulièrement frappant à la conférence
annuelle de la Commission Trilatérale à Varsovie ». Les milieux
d’affaire s’en inquiètent aussi : « Alors que le
sentiment anti-états-unien rassemble ses forces, le monde des affaires états-unien
risque de voir des décennies de progrès pour construire une économie
globalisée et interconnectée être gâchées. En effet, l'opinion
publique mondiale sur l'Amérique, déjà peu favorable avant les dernières
révélations en provenance d'Irak, atteint désormais les tréfonds. Pour
l'instant, peu de dirigeants du monde des affaires américains ont fait le
lien entre la poussée de l'antiaméricanisme et les résultats de leurs
entreprises (…) les sondages montrent que l'image de l'Amérique se dégrade
et que l'image des marques états-uniennes y est associée. On pourrait
donc assister prochainement à des modifications du comportement des
consommateurs. Il est cependant difficile aux dirigeants du monde des
affaires américains de l'admettre et surtout de l'admettre publiquement.
Ce ressentiment antiaméricain vient de plusieurs sources et pas seulement
de la politique au Moyen-Orient, mais aussi du ressentiment vis-à-vis de
la richesse américaine, la crainte de la puissance américaine ou des
interrogations vis-à-vis des engagements états-uniens dans la communauté
mondiale. Seulement, aujourd'hui, ces tendances convergent », écrivent
dans le INTERNATIONAL HERALD TRIBUNE les promoteurs du « Business
for Diplomatic Action », une organisation visant « à faire
collaborer les entreprises en changeant le climat ambiant ». D’où l’offensive
sans précédents des media américanisés et des putains européennes de
Washington – l’immense majorité de nos journalistes, de nos
« artistes » et de nos politiciens aux ordres – pour asseoir
sur l’imposture du « 6 juin 1944 » une nouvelle
tentative de légitimation du colonialisme yankee. QUAND LE PETIT-FILS DE PRESCOT BUSH, L’AMI DES NAZIS Des
dizaines de milliers d'anciens combattants de la Deuxième guerre mondiale
et leurs familles ont été fêtés ces 29 et 30 mai à Washington, comme
les héros de la soi-disant « dernière guerre incontestablement
"juste" menée par les Etats-Unis ». Parmi les
invités de marque, le président George W. Bush qui a fait un discours
indécent, mais aussi l'acteur Tom Hanks, qui a joué en 1998 dans "Il
faut sauver le soldat Ryan" de Steven Spielberg, épopée du Jour
J qui a largement relancé l'intérêt aux Etats-Unis pour cette guerre
lointaine. Car Hollywood, en étroite liaison avec le Pentagone et le
State Department, est un rouage essentiel de la machine de guerre
coloniale yankee. Ce film
présentait – à la différence des films sur le Vietnam – des
soldats américains sans états d'âme, menant une mission héroïque et
moralement estimable contre le fascisme. A cette
occasion, et comme il va le refaire en France et en Italie, Bush a évoqué
les morts des camps nazis et les Résistants, célébrant « la génération
qui a fait cette guerre et aux plus de 400.000 Américains qui ont donné
leur vie », ajoutant que « Grâce à leur sacrifice,
des tyrans sont tombés, le fascisme et le nazisme ont été vaincus et la
liberté a gagné ». Toute
l’imposture yankee réside dans ce discours et dans l’homme qui l’a
prononcé. Et nos media et nos
politiciens se sont définitivement déconsidérés en ne réagissant pas
(comme les organisations juives et sionistes se sont déconsidérées en
ne protestant pas contre le même discours tenu à Auschwitz en 2003). Car
le milliardaire Bush est l’héritier d’une famille qui a bâti sa
fortune en collaborant avec l’Allemagne nazie, en exploitant les détenus
des camps nazis. Une famille qui a même vu ses avoirs saisis en 1946,
avant d’être amnistiée, pour cette collaboration économique avec le
IIIe Reich (Lire : Propagande
et révisionnisme historique à Washington). LE GENOCIDE NAZI « STRATEGICALLY IRRELEVANT » Quant à la
question du génocide nazi, elle était considérée comme « Strategically
irrelevant » par le gouvernement américain. Comme le
rappelle le QUOTIDIEN VOLTAIRE : « Le gouvernement US avait
mis en place dès 1941 un bureau fédéral chargé d'interviewer des réfugiés
originaires des pays de l'Axe afin de collecter des informations.
Apprenant que des travaux importants sont en cours dans l'ancienne caserne
polonaise d'Oswieczim (Auschwitz en allemand), ils demandent des
informations à la résistance polonaise. L'OSS classe le rapport avec la
mention « Just another political prison camp ». Le 18 mai
1942, le FBI interviewe trois réfugiés qui ont réussi à s'évader d'un
convoi pour Terezin. L'un deux, ancien gendarme, a été témoin de
massacres organisés par les SS et décrit en détail le camp de Birkenau.
« On y tue systématiquement les gens : enfants, femmes,
vieillards. Les autres travaillent jusqu'à leur mort » note le
rapport. Une copie sera envoyé au Pentagone. Elle est classée avec la
mention « Strategically irrelevant ». En août 1942, un autre
réfugié confirme les faits… toujours sans susciter de réactions ». LA PROPAGANDE SUR LE « 6 JUIN 1944 » AU CŒUR DE La commémoration
du débarquement allié du 6 juin 1944 offre surtout une nouvelle occasion
au président yankee de justifier ses guerres coloniales, requalifiées
en « justes ». Alors que le monde entier est indigné par les images des tortionnaires de l’US Army, les USA ayant un solide passé en ce domaine, Bush n’hésite pas à affirmer que « L’Amérique est fière de conduire à nouveau les armées de la liberté » (sic). Ces propos, répétés à souhait par George W. Bush lors de sa campagne électorale, confirment encore une fois la conviction profonde qu’éprouve le président US d’être chargé d’une mission « messianique » afin de délivrer le monde des forces du mal. Une conviction inspirée par son adhésion tardive au courant protestant puritain des « résurrectionnistes », les « Born again », qu’il a embrassé après avoir passé le plus clair de sa jeunesse à mener la vie d’un fils à papa texan, une vie ponctuée de beuveries et d’interminables festivités. Son ex-biographe David Frum (auquel on attribuerait la formule « axe du mal ») raconte dans les moindres détails comment George Jr. est passé miraculeusement du « Jack Daniel’s au missel » lorsque, après deux jours de « soûlographie », il s’est vu le visage maculé de vomis séché. Il finira par jurer de ne plus toucher à l’alcool et s’abandonna corps et âme aux « Born again » et à l’idéologie d’extrême-droite néo-conservatrice, qui faisait son chemin dans des « Think Tanks » de Washington. Il est tout
à fait prévisible donc de voir le président assimiler ses guerres en
Afghanistan et en Irak aux faits des GI de la Seconde Guerre mondiale. Nous
sommes là au cœur de la pensée pseudo éthique de l’idéologie néo-conservatrice.
Ce qui n’empêche pas de faire des affaires, comme le montre le pillage
de l’Irak par les faucons – ou plutôt les vautours – yankee. BUSH ENTRE IMPOSTURE ET MEMOIRE COURTELe président
américain George W. Bush n’hésite pas à invoquer le rôle des États-Unis
lors de la Seconde Guerre mondiale pour affirmer mener donc aujourd’hui
en Irak une « nouvelle bataille pour la liberté ».
L’inauguration du mémorial de la Seconde Guerre mondiale à Washington
puis les cérémonies du 6 juin commémorant le soixantième anniversaire
du débarquement allié en Normandie lui donnent donc l’occasion de
rappeler cet héritage et de le revendiquer abusivement. Le petit-fils
de Prescot Bush, l’ami des nazis, Bush n’hésite pas à évoquer
Winston Churchill, l’homme d’État britannique qui a mené le combat
en Europe face aux nazis de 1939 à 1945. Et à assimiler sa propre amitié
avec le Premier ministre Tony Blair – le plus fidèle caniche européen
des USA – à celle qui unissait Churchill au président américain de
l’époque Franklin D. Roosevelt. « D’une certaine façon, nos
combats et nos défis actuels sont similaires à ceux que Churchill a
connus. Le résultat de la guerre contre le terrorisme dépend de notre
capacité à voir le danger et à l’affronter avec force et détermination »,
a-t-il déclaré en inaugurant à Washington en février une exposition
consacrée à Churchill dont le buste trône dans son bureau ovale de la
Maison-Blanche. Ce discours passe particulièrement bien auprès de
l’opinion publique américaine, très attachée à l’héroïsme montré
par son armée de 1941 à 1945. George W.
Bush invoque la guerre en Irak pour se placer dans cet héritage et entend
en recueillir les lauriers. « L’histoire a été reconnaissante
à Winston Churchill comme elle l’est d’habitude à ceux qui aident à
sauver le monde », a-t-il lancé en février. Les cérémonies
du 6 juin 1944 tombent à point nommé pour lui donner l’occasion
d’essayer de faire passer au second plan les difficultés qu’il
rencontre en Irak. Bush a là
aussi singulièrement la mémoire historique courte, une caractéristique
de l’anti-civilisation yankee, sans passé et qu ignore l’Histoire et
la mémoire des peuples. Car Churchill a aussi et surtout été l’un des
artisans des guerres coloniales britanniques. Et l’un des bourreaux de
l’Irlande. QUELQUES VERITES HISTORIQUES SUR L’ENGAGEMENT Que Bush et
les américains aient la mémoire défaillante est une chose. Que des
journalistes, dont le métier devrait être l’investigation – et non
la prostitution – reprennent sans aucun sens critique les mythes
et les mensonges de la propagande yankee en est une autre. C‘est
pourtant à cela que nous assistons, jusqu’à l’écoeurement, à
propos du « 6 juin 1944 ». Nous prendrons un exemple
significatif. Celui de l’hebdo TELE-MOUSTIQUE (Bruxelles). Généralement
critique vis-à-vis de Bush, il n’en reprend pas moins dans son édition
consacrée au « 6 juin » tous les poncifs éculés sur les
pseudo « libérateurs » yankee. Nous pouvons donc y lire que
le « 6 juin 1944 » est « l’opération qui changea
la face de la Seconde guerre mondiale » (sic). Ou encore que les
Américains « ont payé de leur sang notre droit à vivre libre »
(resic), dans le cadre d’une « guerre juste ». Rappelons
donc quelques vérités historiques. La guerre américaine de 1941-45
n’est pas une parenthèse dans l’histoire de l’impérialisme yankee.
Mais bien une de ses étapes décisives vers la domination mondiale. Dans
le cadre d'une politique impérialiste conçue, planifiée et exécutée
depuis des décennies et qui prend sa source dans un projet hégémonique
défini à la fin du XIXème siècle et théorisé sous le nom de « Manifest
Destiny ». L'impérialisme américain
est planifié, pensé, théorisé depuis ses origines (Lire : Théories
de l'impérialisme américain : La réponse des Peuples). Dans cette optique impérialiste, la guerre de 1941-45 est une simple étape. Comme le révèle la pensée des théoriciens américains de l’impérialisme. Nicholas J. Spykman (1893-1943) y développe la notion de « containment », consistant à organiser un système d'Etats-tampons destinés à briser la puissance russe. Après la victoire sur l'Allemagne il faut donc contrôler ces Etats tampons qui constituent le « rimland », le pivot (une notion de géopolitique), si l'on veut contrôler le cœur du monde. Cette nécessité conduira à la mise en place d'une politique d'endiguement (containment) de par la constitution de l'Alliance atlantique dominée par les Etats-Unis, face au Pacte de Varsovie, dominé par la Russie soviétique. Le discipline de Spykman est Georges F. Kennan, le principal théoricien américain de la guerre froide, auteur de « The sources of soviet conduct ». Notez que tout cela est pensé en 1941 et 42 – Spykman meurt en 1943 – c'est-à-dire au moment même ou l'URSS fait face aux armées nazies. Et est censée être l’alliée des USA. Le plus brutal théoricien de l'impérialisme américain est James Burnham. Moins connu en dehors des spécialistes des sciences politiques (c'est le père des néo-machiavéliens américains), c'est un ancien trotskyste reconverti dans le néo-conservatisme, le parcours idéologique qui sera celui de nombreux néo-conservateurs actuels. Il fonde notamment la « National Review ». En 1943, il publie un livre fondamental mais passé inaperçu en Europe dont le titre anglais est « The Struggle for the World ». Le titre de l'édition française (1947) est lui plus explicite encore : c'est « Pour la domination mondiale ». Burnham y donne les conditions de la puissance destinée à assurer la domination planétaire des Etats-Unis. L’US ARMY N’ET PAS UNE ARMEE
DEMOCRATE L’Armée yankee n’est pas par ailleurs une armée démocrate. Ses chefs sont issus et intimement liés à l’establishment économique et politique. C’est une armée de conquête coloniale, qui s’est fait la main en Amérique latine depuis le milieu du XIXème siècle. C’est aussi la garante de l’ordre capitaliste et ses officiers ont aussi frappé les travailleurs de leur propre pays. A l’image de Mac Arthur, qui, proconsul au Japon après 1945, y recyclera les criminels de guerre, avant de proposer l’usage de la bombe atomique contre le peuple coréen. Ou de Patton, qui voulait en mai 1945 continuer la guerre contre l’URSS aux côtés des divisions nazies réarmées. Tous deux avaient fait tirer contre des grévistes. L’US Army et la CIA deviendront ensuite un refuge pour de nombreux criminels nazis q’ils reconvertiront dans l’anti-communisme version US. Il n’y aura jamais au sein de l’US Army de sursaut éthique, comme celui des officiers allemands qui ont tenté de renverser Hitler le 20 juillet 1944. LE VRAI TOURNANT DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE Le tournant de la guerre s’inscrit entre deux victoires soviétiques : l’arrêt des allemands épuisés – stratégiquement conçu par Staline dès 1940 – devant Moscou et la victoire de Stalingrad. En cette année 1942 où Roosevelt et Churchill refusent à Staline l’ouverture du second front européen qu’il réclame. Ils attendront encore 2 années, dans l’espoir que Soviétiques et Allemands s’épuisent mutuellement. Dès Stalingrad, tout est joué. L’URSS produit déjà en 1942 plus d’armements, de tanks, de canons que le IIIe Reich. Le « 6 juin » tournant de la guerre est un mythe et une imposture. Tout tient en quelques chiffres. Les Soviétiques ont perdu 27 millions de morts, militaires et civils. Les USA 400.000, dont la plupart sur le théâtre asiatique contre le Japon. Le « débarquement » a fait 41.000 morts côté Alliés. A comparer aux pertes de Stalingrad. Il faut le rappeler inlassablement : ce n'est pas l'armée américaine qui a libéré l'Europe mais l'Armée rouge. Sans le sacrifice de ces 27 millions de Soviétiques, les nazis auraient gagné la guerre. Ce sont les glorieux combattants de l'Armée rouge qui ont pris Berlin et libéré l'Europe de la domination nazie, ouvrant les portes de la liberté aux déportés des camps d’extermination nazis. La propagande américaine, largement reprise par celle du système libéral qui nous domine, veut nous faire croire que ce seraient « les américains qui nous auraient libérés ». La propagande d'Hollywood, en particulier le récent « Soldat Ryan », accrédite auprès des masses européennes cette affirmation historiquement fausse. HITLER a été vaincu dans les plaines de Russie, d'Ukraine et du Caucase ; il a été vaincu devant Moscou, Leningrad, Stalingrad et à Berlin au cœur même du IIIe Reich. Comme nous le rappelle Jean Daniel dans son essai « Voyage au bout de la Nation » : « Pour De Gaulle, c’est en apprenant, à Londres, les premiers succès soviétiques dans la résistance de leurs armées contre l’envahisseur allemand qu’il se persuade que la victoire des alliés sera acquise plus vite que prévu. Sans les batailles de Russie, pas de débarquement en Afrique du Nord, en Italie, en Provence, en Normandie. Dit autrement : sans le national-bolchévisme, point de combat efficace contre le national-socialisme ». Sans Moscou et sans Stalingrad, sans les trente millions de morts soviétiques (pour quelques dizaines de milliers chez les « libérateurs » yankee), sans la fermeté inflexible de STALINE aux heures les plus sombres de 1941-42, il n'y aurait jamais eu de débarquement allié en Méditerranée ou en Normandie. C’est cette évidence que la propagande yankee dominante tente de dissimuler maladroitement, au nom d’un révisionnisme occidental reposant sur la manipulation de l’Histoire et que dénonce courageusement l’historien Marc Ferro. Dans L’HUMANITE, L'historien Marc Ferro évoquait comment la guerre froide et « l'américanisation de l'histoire » ont minimisé le rôle majeur de Stalingrad : « Dans l'ordre symbolique toutefois, la victoire de Stalingrad est beaucoup plus importante que les autres, elle signifie pour la première fois qu'une grande armée de la Wehrmacht est battue, elle souligne l'entêtement mortel de Hitler dans sa stratégie militaire qui trouve plus fort que lui. Le général Paulus contraint de se rendre, ça veut dire que le vent de l'histoire a tourné à l'Est, du côté des Soviétiques qui brisent l'invincibilité allemande. A Stalingrad, les Allemands font en effet l'expérience d'une puissance de feu et d'une capacité technologique qui leur est supérieure. Ils diront avoir été battus par l'hiver : ils l'ont surtout été par les chars et les canons fabriqués par une industrie soviétique qui a pris la relève de la vieille industrie russe et qui n'a pas baissé les bras. L'URSS, il faut le rappeler, produisait alors plus de canons que l'Allemagne. Peu à peu pourtant on oubliera Stalingrad, à cause de la guerre froide et de l'américanisation de l'histoire qui s'en suivit ». EN GUISE DE CONCLUSION : Le problème
de l’imposture du « 6 juin 1944 », mythe américain,
mythe incapacitant pour l’Europe et les Européens, repose sur la prétention
américaine à détenir la vérité, à prétendre que ses fausses valeurs
aient une portée universelle. Nous terminerons en laissant la conclusion à un éditorialiste arabe, de ce « Grand Moyen-Orient » que Bush et les néo-conservateurs veulent « démocratiser » sous les bombes, les sévices et les humiliations. « Si l'Amérique juge le monde à l'aune de ses valeurs, qui pourra la juger ? », s’interroge EL WATAN (Algérie). Il ajoute : « L'Amérique ne peut pas dans le même temps s'absoudre des atteintes aux droits de l'homme dont elle se rend coupable et condamner les violations que commettent les autres, qui ne sont pas pour autant excusables (…) Elle serait mieux entendue certes, si dans cette éthique humaniste, que chaque individu ne peut que faire sienne, elle ne fermait pas les yeux sur les atrocités froidement accomplies par Israël contre le peuple palestinien sans que la conscience de ceux qui dirigent en réalité le monde en soit un seul instant révulsée. Cela pourrait donner à croire que pour l'Amérique, les Palestiniens ne sont pas éligibles au bénéfice des droits humains et échappent donc à la philosophie que la plus forte nation du monde entend étendre à tous les pays. N'est-ce pas déjà une faille profonde du modèle américain qui tend à produire l'exact contraire de ce qu'il promet ? La désolation et un avenir ouvert à toutes les incertitudes en Irak, une stratégie de génocide planifié en Palestine, sont les pendants, hélas désastreux, de l'engagement américain à favoriser la paix dans cette région du monde ! Si tel était sincèrement le cas, pourquoi les sommes colossales qui ont financé la guerre contre l'Irak hier, et celles qui servent aujourd'hui à maintenir au prix du feu et du sang la présence militaire américaine dans ce pays, n'ont-elles pas servi à faire le bonheur annoncé du peuple irakien ».
Luc MICHEL |
Copyright © Editions MACHIAVEL - Tous droits de reproduction, d'adaptation, de diffusion ou de traduction réservés, sauf autorisation écrite de l'éditeur |