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DE LUC MICHEL

EDITORIAL DU 05 JUILLET 2004
"FREE SLOBO" - N° 76
POUR LA CAUSE DU PEUPLE SERBE
ET LA DEFENSE DE L'IDEE YOUGOSLAVE :
SECOND ROUND POUR LE PRESIDENT MILOSEVIC
CONTRE LE PSEUDO "TPI"
Le président
Milosevic se prépare au second round de son combat contre les « juges »
iniques du pseudo « Tribunal Pénal International ». Après
avoir malmené l’accusation partiale et manipulatrice de la procureur du
TPI aux ordres de l’OTAN, Carla Del Ponte, Milosevic engage la seconde
partie du « procès » en défense de son combat pour la
Yougoslavie socialiste.
Le procès de Slobodan
Milosevic arrive à mi-chemin : le président yougoslave devait
entamer ce 5 juillet la présentation de sa défense devant le « tribunal
pénal international » auto-proclamé de La Haye. Mais pour raisons
de santé, cette audience a été reportée. Slobodan Milosevic rejette en
bloc les accusations portées contre lui, conteste légitimement
l’autorité du TPI et accuse les Etats membres des Nations unies, qui
ont instauré le tribunal, et notamment les pays de l’OTAN, de crimes de
guerre, biens réels ceux-là, lors de l’agression de 1999 contre la
Yougoslavie. « Slobodan Milosevic entame sa défense de
rupture devant les juges de La Haye », commente LE TEMPS
(Genève). Le président Yougoslave s’inspire en effet de la défense
en rupture, qui entend juger l’accusation et transformer un procès
en tribune politique, une tactique mise au point par l’avocat français
Jacques Vergès – qui figure parmi le collectif d’avocat qui
soutient Milosevic – au temps de la Guerre coloniale d’Algérie.
UN PROCES TRES
POLITIQUE
Nous entrons donc
dans la deuxième phase d’un procès-fleuve, qui hésite entre pseudo
justice – celle des vainqueurs – et politique. Depuis l’ouverture de
son « procès » en février 2002, après qu’il ait été
kidnappé par les sbires du TPI, au mépris des lois yougoslaves et
internationales, et incarcéré à La Haye, le chef de l’Etat yougoslave
a clairement annoncé la couleur : pas question pour lui de se placer
sur le terrain de ses juges et de l’accusation, instruments d’un
tribunal dont il ne reconnaît ni la légitimité ni la légalité.
En 295 jours
d’audience, qui ont permis jusqu’à présent d’entendre 295 témoins,
l’accusation a peiné à présenter ses « éléments de preuve », tandis que Slobodan
Milosevic, de son côté, saisissait toutes les occasions de dénoncer le
complot fomenté à Berlin, Londres ou Washington, contre le peuple serbe.
Le « procès vitrine de la justice internationale » (sic) a
ainsi souvent tourné au dialogue de sourds quand il ne sombrait pas dans
la confusion. « Slobodan Milosevic conçoit son procès comme une
dernière occasion de s’adresser au peuple serbe. Il ne s’adresse pas
à la chambre. Il enregistre pour l’histoire sa version des faits »,
indique ainsi une source diplomatique.
Les
« juges » risquent d’avoir encore plus de difficultés à
contenir leur encombrant accusé dans la deuxième phase du procès. Le président
Milosevic, qui est aussi avocat de formation, a décidé d’assurer lui-même
sa défense. Ce sera donc lui qui fixera l’ordre du jour, lui qui
choisira les témoins et déterminera les limites de l’interrogatoire
auquel ils seront soumis. « C’est le défi auquel sont confrontés
les juges. Ils doivent maintenir la défense dans un cadre légal et empêcher
une dérive politique. En même temps, ils ne doivent pas donner
l’impression de bâillonner M. Milosevic », dit Richard Dicker,
responsable de l’organisation Human Rights Watch, un des nombreuses
pseudo ONG au service des Occidentaux.
SLOBO TRES COMBATIF
Combatif pour sa première
apparition devant ses juges depuis près de trois mois, l’ancien président
Slobodan Milosevic a exigé lors de l’audience précédente du 17 juin
2004 d’entendre comme témoin le Premier ministre britannique Tony
Blair, le chancelier allemand Gerhard Schröder et l’ancien président
américain Bill Clinton. « Clinton doit venir à la barre,
Schröder doit venir à la barre, Blair aussi et beaucoup d’autres »,
a déclaré Milosevic aux « juges » du TPI, en leur demandant
d’émettre des citations à comparaître.
Le président
yougoslave, qui a choisi d’être son propre avocat, a entamé la présentation
de sa défense ce 5 juillet. L’audience du 17 juin visait à régler les
derniers détails - longueur de la présentation, éventuelles limitations
sur le nombre de témoins et autres requêtes - avant le début de cette
deuxième partie cruciale du procès.
Le « juge »
Patrick Robinson, qui préside la Chambre, a demandé à Slobodan
Milosevic de transmettre une requête écrite expliquant pourquoi il
voulait convoquer ces hommes politiques. Tout en refusant de se plier à
cet ordre, émanant d’un tribunal qu’il récuse légitimement,
le président a déclaré qu’il voulait entendre Clinton car « il
a donné l’ordre (de bombarder la Yougoslavie », faisant référence
à la campagne de bombardements de l’Otan lors du conflit au Kosovo, en
1999. Selon lui, Clinton, Schröder et Blair doivent témoigner car ils
dirigeaient les gouvernements de leurs pays à la période des faits qui
lui sont reprochés.
Slobodan Milosevic a
annoncé avoir 1.631 noms d’éventuels témoins en tête, et a présenté
une liste de près de 1.400.
UN COMBAT INEGAL
CONTRE L’INIQUITE DU PSEUDO TRIBUNAL
Sur ordres de l’OTAN
et de Washington, les vrais maîtres du pseudo TPI, Il est accusé de
plus de 60 chefs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité pour
son rôle dans les trois conflits majeurs qui ont déchiré
l’ex-Yougoslavie dans les années 1990 : Croatie (1991-1995),
Bosnie (1992-1995) et Kosovo (1998-1999). Pour la Bosnie, la guerre la
plus meurtrière avec près de 250.000 morts, il doit également répondre
de génocide.
« Je
voudrais prouver, ici, devant le public, que ces actes d’accusations
sont erronés et comportent de fausses accusations contre la Serbie,
contre moi-même et contre ce que vous appelez les troupes serbes »,
a lancé Milosevic, montrant ainsi sa détermination à mener une défense
active.
Vêtu d’un de ses
traditionnels costumes bleu marine et d’une cravate rouge, l’ancien président,
âgé de 62 ans, était apparu le 17 juin reposé alors que des problèmes
d’hypertension ont contraint le TPI à repousser à deux reprises le début
de la présentation de sa défense.
Il a cependant estimé
que le rythme de son procès « nuit sérieusement » à
sa santé – son décès en cours de procès serait une aubaine pour ses
ennemis – et demandé plus de temps pour exposer ses arguments à décharge.
L’accusation a en effet, elle, disposé de plusieurs années et de tous
les moyens logistiques de l’OTAN. Les juges – indice de plus de leur
iniquité - ont refusé, soulignant qu’ils avaient déjà « pris
suffisamment en compte son état de santé » (sic).
La santé du président
yougoslave reste en effet l’une des grandes inconnues du procès.
Slobodan Milosevic, âgé de 62 ans, est en proie à des risques
cardio-vasculaires « sévères » ainsi que d’une pression
sanguine trop élevée, en particulier durant les périodes de stress. La
première phase du procès a été suspendue à de nombreuses reprises,
depuis février 2002, en raison des problèmes de santé de l’ancien
chef de l’Etat. Et le début de ce second round vient aussi d’être
reporté pour les mêmes raisons.
Slobodan Milosevic
disposera donc de 150 jours d’audience. A lui d’éventuellement
raccourcir sa liste de témoins, selon les juges ! Alors que
l’accusation a pu citer tous les siens et ne s’en est pas privée.
UNE ACCUSATION DE « GENOCIDE »
SANS PREUVES
Au pseudo TPI, sinistre
parodie de justice, magistrats et accusation travaillent la main
dans la main contre les accusés, Serbes pour la plupart.
L’accusation a ainsi reçu cette semaine une sérieuse aide du « tribunal »,
lorsque les « juges » ont décidé de maintenir la charge de génocide
dans l’acte d’accusation. Les avocats « amis de la Cour »,
nommés pour « veiller à l’équité du procès »
(contre la volonté de Milosevic), avaient demandé à ce qu’elle soit
retirée à ce stade faute de preuve. Cette décision signifie que
Slobodan Milosevic devra lutter contre les chefs de génocide quand il
commencera à présenter sa défense.
Les « amici
curiae », amis de la cour (une notion de droit anglo-saxon),
estimaient qu’il n’existait pas de preuves suffisantes pour étayer
les accusations de génocide contre Slobodan Milosevic. Si la cour a
refusé d’abandonner les chefs de génocide, elle a toutefois accepté
d’écarter plusieurs accusations spécifiques concernant les conflits en
Croatie, en Bosnie et au Kosovo.
Le génocide est la
destruction de tout ou partie d’un groupe national, ethnique ou
religieux en tant que tel. Ce crime exige que soit démontrée « l’intention
spécifique » de destruction de ce groupe de la part de l’accusé.
SERBIE :
LA REMONTEE DE L’OPPOSITION PATRIOTIQUE ET DU SPS
En Serbie même, la
cause du président Milosevic reste le facteur déterminant de la vie
politique, où s’affrontent les formations patriotiques –
issues de la coalition rouge-noire qui gouvernait la Yougoslavie
socialiste, radicaux du SRS, socialistes du SPS, nationalistes – au
parti de l’étranger aux ordres de Washington et de l’OTAN.
Les dernières élections
législatives ont vu la remontée en puissance de l’opposition
patriotique, le SRS (dont le leader Seselj est aussi emprisonné dans
les geôles du TPI) devenant le premier parti au Parlement et le SPS, le
Parti de Milosevic, faisant un come-back remarqué après une campagne
placée sous le slogan « Gagnons pour la Serbie ».
La formation du
gouvernement de Kostunica en février 2004, qui n’a été possible
qu’avec l’appui des députés du SPS (Soutien sans participation au
gouvernement), a consacré la réintégration des Socialistes dans le
jeu politique. Malgré les divisions du SPS, qui voit s’affronter
partisans de Milosevic et opportunistes tentés par la social-démocratisation
du Parti. Il s’agit d’un gouvernement minoritaire, regroupant les
nationalistes modérés – qui ne font pas partie de l’opposition
patriotique (SRS, SPS, SSJ, JUL) – accepté par le Parti démocratique
de Serbie (DSS), le G17+ et la Coalition du Mouvement serbe du renouveau
et de Nouvelle Serbie (SPO-NS), et la désignation de Vojislav Kostunica,
le dirigeant du DSS, comme futur Premier ministre.
Ce retour du SPS comme
acteur majeur de la scène politique serbe consacre la défaite du
parti pro-américain : « Le Parti socialiste de Serbie (SPS)
a fait un retour remarqué sur la sène politique, en apportant son
soutien à Dragan Marsicanin, le nouveau Président du Parlement (…) le
rapprochement avec le SPS » est une défaite définitive
et « la trahison de tous les acquis du 5 octobre » –
le coup d’Etat rampant financé par l’OTAN qui a écarté
Milosevic –, écrivait VREME. « La décision des socialistes de
soutenir l’élection du candidat du Parti démocratique de Serbie (DSS),
Dragan Marsicanin, à la présidence du Parlement a été interprétée
par beaucoup comme le signe de leur retour au pouvoir », ajoute
le journal pro-occidental de Belgrade.
Symbole de la roue qui
tourne à nouveau, le gouvernement Kostunica a décidé d’aider financièrement
les détenus serbes emprisonnés à la Haye. « Le SPS finançait
une grande part des frais de la défense de Slobodan Milosevic à La Haye.
Une « nouvelle approche » des relations avec le TPI
permettrait de transférer ces frais à d’autres (à l’État, par
exemple), même si les socialistes démentent toute négociation à ce
sujet », se scandalisait VREME dès février dernier. Le SPS réclamait
en échange de son soutien l’arrêt des extraditions de Serbes vers le
TPI.
Le chef de la
diplomatie de l’Union européenne, Javier Solana, ancien gauchiste
devenu le valet de l’OTAN, prédisait « beaucoup de difficultés »
pour le nouveau gouvernement serbe en cas de partenariat avec le parti de
Slobodan Milosevic. « Nous ne pensons pas que (cela) va dans la
bonne direction. Je ne crois pas que cela aidera beaucoup les relations
politiques et économiques avec la communauté internationale »,
avait-il averti.
L’USURE DE KOSTUNICA
Le SPS explique le
soutien apporté au gouvernement Kostunica par « le partage de
positions communes sur l’avenir de l’Union de Serbie et Monténégro,
le destin du Kosovo, le rapport avec le TPI de La Haye, le refus de la régionalisation
de la Serbie et la dénonciation des irrégularités dans les
privatisations », livrées aux mains de la maffia affairiste
qui dirige la DOS de feu Djindjic.
Le SPS, écrit VREME, « sera
toujours en mesure de fixer la date de l’organisation des futures élections
par le simple retrait de son soutien au gouvernement de Kostunica. Entre
temps, le parti va tenter de garder ses distances par rapport au
gouvernement et de lui adresser quelques critiques. Sa voix sera décisive
pour beaucoup de choses, et il aura en même temps l’occasion
d’observer en toute tranquillité les querelles de ses opposants
politiques ».
Un calcul qui s’est
révélé habile, puisque 5 mois plus tard, comme le révèlent les résultats
de l’élection présidentielle serbe de juin 2004, Kostunica apparaît
comme un homme politique usé, qui a dilapidé son capital de sympathie.
Et l’opposition patriotique serbe, focalisée autour du SRS, dont
Milosevic soutenait le candidat (la fraction sociale-démocrate du SPS
présentant contre l’avis de Milosevic son candidat), effectue une
remontée en puissance spectaculaire. « Les électeurs serbes ont
également sanctionné, dimanche, le gouvernement de Vojislav Kostunica.
Le candidat de la Coalition gouvernementale, Dragan Marsicanin, n’arrive
en effet qu’en quatrième position avec 13 % des suffrages »,
commentait LE MONDE. Ajoutant que « le résultat du scrutin
illustre en fait un pays tiraillé entre anciens et modernes.
L’ultranationaliste Tomislav Nikolic place l’avenir de la Serbie sur "un
axe Moscou-Pékin". Le démocrate Boris Tadic défend, lui, un
programme basé sur "L’Union européenne, et rien d’autre".
La campagne de Tomislav Nikolic a été menée dans l’ombre de Vojislav
Seselj, le président du Parti radical aujourd’hui incarcéré à La
Haye où il est inculpé de crimes contre l’humanité. Celle de Boris
Tadic a, elle, été menée dans le sillage de Zoran Djindjic, le premier
ministre réformateur, assassiné le 12 mars 2003. Tomislav Nikolic
affirme bénéficier aussi du soutien de Slobodan Milosevic ».
« MOSCOU-PEKIN »
CONTRE L’OCCIDENT
« Pour
relancer les échanges économiques et améliorer la situation en Serbie,
le candidat radical compte sur sa plate-forme "Moscou-Pékin" ».
Et si l’Occident devait prendre ses distances en cas de victoire, il
rappelle que « nos amis et nos frères sont aussi à l’Est ».
A ses yeux, l’Europe a choisi le mauvais cheval, « en
approuvant la transition politique de transition actuelle, sans voir
qu’il n’y a toujours pas d’usines, mais de plus en plus de chômage ».
Moscou-Pékin, c’était déjà la politique du Président
Milosevic !
LA SERBIE :
UNE « DEMOCRATIE » SURVEILLEE PAR L’OTAN
La victoire de
Boris Tadic ne doit pas faire illusion. Elle a été obtenue dans une démocratie
sous contrôle de l’OTAN, où la plupart des media sont aux mains du
parti américain, qui écrase la vie politique sous des millions de
dollars.
Le cas du CECID,
la pseudo ONG qui « contrôle » les élections serbes est
exemplaire de cette mise sous tutelle occidentale de la Serbie :
c’est en effet le CECID qui publie les sondages, « surveille »
les opérations électorales et publie les résultats probables avant les
organes officiels serbes. Dans n’importe quel pays occidental, cela
serait jugé intolérable.
La victoire de
Tadic est aussi due à une nouvelle trahison du pseudo-nationaliste
Kostunica. Qui sert de paratonnerre et de roue de secours aux affairistes
de la DOS depuis quatre ans. En appelant à voter Tadic au second tour
contre le candidat de l’opposition patriotique, après l’avoir attaqué
violemment jusqu’au premier tour, Kostunica a sauvé le parti de l’étranger
et empêché à nouveau la voie du salut national serbe. Mais il a aussi définitivement
perdu toute crédibilité, à commencer parmi ses anciens supporters.
L’Union européenne,
les marionnettes de Washington, s’est déclarée « très, très
satisfaite » du succès de Tadic. « C’est un très
bon résultat pour la Serbie et la démocratie en Serbie, qui va aider à
clarifier la scène politique » (sic), a affirmé Geoffrey
Barrett, le représentant de l’UE à Belgrade. Parmi les « supporteurs »
de Tadic, il y a aussi « le nouvel ambassadeur de France »,
précise LE MONDE. A la veille du second tour, l’Union européenne et
les États-Unis avaient mis en garde les électeurs serbes contre un
retour de l’ultranationalisme au sommet de l’Etat. Vous avez dit
ingérence ?
LA VICTOIRE DE TADIC NE CHANGERA
RIEN
Dans les media
occidentaux, Tadic est donc devenu le sauveur. Et son poste de président,
jugé sans pouvoir lorsque la victoire de Nicolic était crainte, devient
soudainement, par la magie de la propaganda Abteilung de l’OTAN,
le pivot central de la vie politique serbe. Illusion avec un SRS premier
parti au Parlement, dont le candidat vient de rassembler la moitié des électeurs
serbes, et un gouvernement Kostunica qui n’existe qu’avec le soutien
du SPS.
« Les deux
tours de l’élection présidentielle ont révélé la réalité de la scène
politique serbe. Quand bien même certains estimeraient que l’analyse
bipolaire est trop simplificatrice, lors de ce scrutin, une fois de plus,
nous avons vu s’affronter deux Serbie : l’une provinciale, portée à
la mythomanie par sa glorification des valeurs et des objectifs nationaux,
méfiante à l’égard de l’étranger et hostile à tout ce qui est
différent d’elle ; l’autre tournée vers l’avenir, vers l’extérieur,
prête à s’engager dans les processus d’intégration internationale
(…) le Parti radical serbe [SRS] est parvenu à rassembler les forces
battues. Il a sérieusement menacé de restaurer l’ancien régime (…)
N’oublions pas, cependant, que les 1 400 000 voix [soit 45,1 %] remportées
par l’ultranationaliste Tomislav Nikolic confirment la force de la
Serbie anti-réformatrice. Il faudra faire avec »,
analyse DANAS, le quotidien pro-occidental de Belgrade.
Des élections législatives
anticipées mettront très vite un terme à ces illusions. Tadic, que la
presse occidentale qualifie de successeur de Djindjic, l’affairiste
maffieux exécuté par ses complices (1), comptera peu dans cette
situation chaotique, si ce n’est pour exacerber les tensions entre les
factions issues de la DOS. « Reste à savoir si Tadic pourra
durablement cohabiter avec le premier ministre Kostunica, qui reste, comme
une bonne partie de l’opinion publique serbe, hostile à la coopération
avec le TPI et aux réformes. La victoire de Tadic pourrait rapidement
conduire à de nouvelles élections législatives anticipées. Le Parti démocratique
a en effet été rejeté dans l’opposition après les élections
parlementaires de décembre. L’actuel gouvernement repose sur une
coalition fragile », analyse LE FIGARO. « Le nouveau président
a cherché hier à apaiser les tensions. « Je ne suis pas, a-t-il
dit, un facteur de destruction, qui chercherait à renverser l’actuel
gouvernement et à provoquer des élections anticipées. Une cohabitation
entre un gouvernement et un président n’appartenant pas au même parti
est possible ». Mais, au sein de son parti, certains le jugent déjà
«trop complaisant». La scène politique serbe n’a sans doute pas fini
de se réorganiser ».
LA QUESTION DU TPI
EST CENTRALE
La question du TPI,
que symbolise le combat du président Milosevic, machine de guerre
anti-serbe, centrée sur la défense pugnace de Milosevic, reste la
question centrale de la vie politique serbe. VREME évoque, lui, le « facteur
Milosevic ».
Tadic est non pas le
président des Serbes, mais bien le président choisi par Washington et
l’OTAN pour gouverner la Serbie. Il va donc devoir rendre des
comptes à ses maîtres. « Passage obligé à l’entrée dans
l’Europe : la coopération pleine et entière avec le Tribunal pénal
international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Sur ce point, le candidat démocrate,
originaire de Sarajevo, n’a jamais tergiversé », se félicite
LE MONDE, ce véritable Moniteur de l’américanisme. « Je
l’ai répété mille fois et je le redis, nous devons coopérer avec le
tribunal de La Haye », confirme Tadic.
Le problème est
que la Serbie est gouvernée par un gouvernement dont le premier ministre,
issu de la DOS comme la faction de Tadic, s’est fait élire sur le refus
du pseudo TPI. Et dont la majorité parlementaire repose sur le SPS de
Slobodan Milosevic, figure de proue du combat contre la juridiction
d’exception de l’OTAN et ses procès iniques anti-serbes, qui a fait
du gel des relations avec le TPI par Kostunica la condition principale de
son soutien.
Le Président
Milosevic, malgré le handicap des divisions de son SPS qui paralysent sa
remontée, est plus que jamais la clé et le pivot de la vie politique
serbe.
Luc MICHEL
(1) L’exécution de
Djindjic dans le cadre d’un règlement de compte avec ses complices
maffieux illustre parfaitement les manipulations des media occidentaux
quand ils traitent de la Serbie. Ainsi LE MONDE, exemplaire dans le
mensonge, écrit sous la signature de Stéphanie Maupas, que Djindjic « a
été assassiné alors qu’il envisageait de mettre un frein à la
criminalité organisée, qui continue de miner la Serbie ».
Tout réfute cette thèse.
Singulièrement, le bestseller actuel des ventes de livres en Serbie est « Zoran
Djindjic, dans les griffes de la mafia », qui remet les pendules
à l’heure sur Djindjic en l’associant à la mafia belgradoise, et
publié le 3 juin par la mouvance de Kostunica.
Sur les collusions
maffieuses de Djindjic, son exécution et les mediamensonges occidentaux
sur celles-ci, lire : Luc
MICHEL, « DJINDJIC, LE QUISLING SERBE : LA MORT ATTENDUE D’UN
KOLLABO … »
Article publié dans « La Cause Des Peuples » (Paris, avril
2003) et « Solidarité Milosevic » (Bruxelles, mars 2003).
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