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EDITORIAUX
DE LUC MICHEL


EDITORIAL DU 30 OCTOBRE 2004
"LA LETTRE COMMUNAUTARISTE" - N° 256

Message de Luc MICHEL aux militants et sympathisants
à l’occasion du 20e anniversaire de la fondation du Parti :
20 ANS A L’AVANT-GARDE DE LA REVOLUTION AVEC LE PCN !

C’était il y a tout juste 20 ans. En ce début octobre 1984, la Belgique effarée découvrait un nouveau parti révolutionnaire et la presse aux ordres s’effrayait d’un phénomène politique radicalement neuf, évoquant la « convergence des extrêmes ». Depuis, elle en a vu bien d’autres, en Russie ou en Serbie notamment. Mais en 1984, cette nouvelle alchimie politique, que les politologues sérieux qualifient de « national-communisme » – terme aussi réducteur qu’évocateur –, était expérimentée pour la première fois dans sa version moderne par le PCN.

Le PCN était, en fait, né quelques semaines plus tôt, dans l’indifférence générale, lors de son Premier congrès fondateur, en juin 1984. Mais nous cherchions alors un événement médiatique pour nous faire connaître. Ce sera une élection sénatoriale partielle, à Charleroi, que tous les partis traditionnels – y compris les « communistes de margarine » (dixit Staline) du PCB et les anarcho-maoistes du PTB - voulaient éviter, à la suite du décès d’une Sénatrice écologiste sans suppléants aptes à siéger. Le premier combat du PCN pour imposer cette élection, contre toute la classe politicarde régimiste, symbolise ce que nous voulions être et ce que nous incarnons depuis 20 ans : les ennemis du Système ! Les dés étaient jetés, le combat engagé. Nous n’allions plus nous arrêter !

Deux commentaires de la presse de l’époque résument ce climat et le mélange de haine et de peur que notre Parti a suscité dès son premier combat. LA NOUVELLE GAZETTE (11 octobre 1984), le principal quotidien de Charleroi, qui va rapidement devenir un des adversaires les plus résolus du PCN, écrivait ce qui suit : « un vent de panique a soufflé, de la base au sommet, dans tous les partis ». L’hebdomadaire satyrique POURQUOI PAS ? (10 octobre 1984), lui, résume le PCN d’un seul mot, révélateur : « les casse-pieds ».

Le Bourgmestre de Charleroi, Jean-Claude Van Cauwenberghe, qui va être la cible principale du PCN pendant plus de 10 ans, jouant sur notre sigle, et conscient du caractère irréductible de notre parti à la classe politique traditionnelle, nous qualifie, lui, de « parti contre nature ». Une décennie plus tard, lorsque le PCN fera son entrée au Conseil communal de Charleroi, il dénoncera dans le PCN « l’incarnation des deux plus grands maux du XXe siècle, le Nationalisme et le Bolchévisme ».

Nous entamions donc en ces juin-octobre 1984 ce qu’un journaliste belge a fort au justement appelé « la longue marche du PCN ». Tout avait commencé quelques mois plus tôt, fin 1982.

A l’époque, en ce début des années 80, Jean THIRIART, le théoricien fondateur de notre doctrine, le « communautarisme européen », appartenait apparemment à l’histoire politique et au passé. L’Organisation créée par lui en 1961 connaissait une longue éclipse depuis 1969, avec la disparition du PCE.

Au travers des Années 70, années noires, l’Organisation communautariste se survivait dans l’ombre, sous la forme larvée du réseau relationnel qu’animait THIRIART, publiant circulaires confidentielles, trouvant une tribune pour ses thèses dans les publications syndicales de Thiriart, leader syndical européen des Opticiens et optométristes, et que publiait sa société de presse « La Presse européenne », également éditrice de « La Nation européenne » (le journal de notre Organisation de 1965 à 1970), maintenant le contact entre un noyau de cadres désabusés.

Et lorsque j’avais commencé ma vie militante au début des années 70, THIRIART était devenu l’objet d’une conspiration du silence quasi absolue, alors que de nombreuses idées – hélas déformées et reprises fort partiellement – développées par son Organisation transnationale européenne formaient pourtant l’ossature doctrinale de nombreuses formations politiques de l’époque et étaient animées par ses anciens cadres.

Nous allions portant mettre un terme à cette éclipse et donner un nouveau départ au « communautarisme européen » !

Le tournant décisif fut la publication en décembre 1983 du n° 6 de la revue « CONSCIENCE EUROPEENNE ». A l’origine, il s’agissait d’une petite revue méta-politique confidentielle, éditée par des étudiants et tirée à quelques centaines d’exemplaires en photocopies. Lorsque j’en pris le contrôle effectif à partir du n° 6, je transformais celle-ci en un organe de presse fort bien fait pour l’époque et tiré en offset à plusieurs milliers d’exemplaires. Le n° 6 portait une couverture provocante, écrite en langues française et russe, avec le titre « LA RUSSIE, C’EST AUSSI L’EUROPE ! ». A l’époque, en pleine guerre froide, des années avant la « Maison-Europe » des Gorbatchev et Mitterrand, au moment de la crise des « Euro-missiles » et de la résurgence d’un anti-communisme aussi primaire que stupide, une telle affirmation fit rapidement scandale. Elle étonna dans les milieux d’extrême-gauche, elle suscita de multiples débats dans la mouvance nationaliste, ainsi que dans la galaxie nationale-révolutionnaire européenne. Ce numéro provoqua également un déclic chez Jean THIRIART, l’envie du retour à une action politique ouverte, publique. Pour la première fois depuis de nombreuses années, celui-ci était nominalement cité dans une revue politique et de nombreuses références à son oeuvre et à l’actualité de celle-ci y étaient faite.

Le même numéro de la revue publiait également une nouvelle version, – la sixième –, rédigée par mes soins, du « MANIFESTE A LA NATION-EUROPE », le texte de référence du « Communautarisme Européen » depuis 1961, dont THIRIART lui-même corrigea le manuscrit.

La revue « CONSCIENCE EUROPEENNE » a joué pendant ces années 1983-88 un rôle capital. Malgré la conspiration du silence, malgré les attaques sournoises et systématiques dont elle fut l’objet (aussi bien au sein de la « Nouvelle droite » que de la mouvance anarcho-maoiste belge), « CONSCIENCE EUROPEENNE » traça la route, éclaira le chemin, ouvrit de multiples débats sans lesquels beaucoup de positions politiques actuelles n’auraient pas été possibles.

L’essor actuel des idées révolutionnaires-européennes ou eurasistes, de Lisbonne à Moscou, est né dans ce laboratoire d’idées qui compléta et amplifia le travail éditorial animé par l’équipe rédactionnelle de la revue. Que l’on songe en particulier au numéro spécial, tiré à vingt-cinq mille exemplaires, sur « LES COMMUNISTES DE WASHINGTON », qui fut expédié à l’époque à des milliers de militants et de responsables communistes en France et en Belgique, et qui obligea notamment une des principales organisations d’extrême-gauche belge à reprendre des positions anti-américaines, alors qu’elle était devenue, de manière stupide et ridicule, anti-soviétique, en copie de positions chinoises passéistes. Que l’on songe aussi aux brochures sur « LE PARTI DE L’EUROPE » ou les « ORIENTATIONS NATIONALES-REVOLUTIONNAIRES », respectivement publiées par THIRIART et moi-même, et qui sont depuis la fin des années 80 les textes de base du mouvement révolutionnaire européen, après être passées inaperçues au moment de leur publication.

La première série de « CONSCIENCE EUROPEENNE », ce fut cela, et surtout cela : un chemin tracé, une pensée semée.

Par ailleurs, et à la même époque, nous étions entré en contact avec des militants issus de l’extrême-gauche, notamment dans le cadre d’actions anti-américaines contre l’implantation des « Euromissiles » de l’OTAN à la base aérienne de Florennes, près de Charleroi. C’était l’époque du grand soulèvement contre la guerre américaine en Europe et de la constitution de la « Gauche nationale-neutraliste » en Allemagne (d’où devaient émerger les GRUNEN et où militaient alors de nombreux Nationaux-révolutionnaires et Nationaux-bolchévistes allemands, qui redécouvraient Ernst NIEKISCH). De ces rencontres, des discussions passionnées qui les suivirent, devaient surgir la création en juin 1984 du « Parti Communautaire National-européen », le PCN. Sur celui-ci pesait lourdement l’ombre de Jean THIRIART, ne fût-ce que par l’appellation du Parti, « JEUNE-EUROPE » s’étant en 1965 transformé en « Parti Communautaire Européen » (PCE).

Le PCN et « CONSCIENCE EUROPEENNE » reprirent alors, en les actualisant, la plupart des axes doctrinaux de la pensée de Jean Thiriart des Années 60 et assumèrent en accord total avec THIRIART l’héritage de son Organisation, dont le PCN assure la continuité organisationnelle et doctrinale. Alors que celui-ci en 1982 était devenu un inconnu ou un vague souvenir, nous allions rapidement en quelques années en refaire, grâce à un infatigable travail éditorial et militant, la figure de proue du combat révolutionnaire européen et nous allions faire prendre à l’Organisation fondée par THIRIART un nouvel essor.

A partir de 1983, THIRIART me demanda de prendre en main l’édition des nombreux ouvrages qu’il continuait d’écrire et des travaux qui lui avaient été consacrés. C’est ainsi que naquirent dès 1983 les « Editions MACHIAVEL », dont j’assumais la direction éditoriale. A partir de 1983, nous avons publié dans les six principales langues européennes, dont le russe, plus d’une centaine d’ouvrages doctrinaux. Beaucoup d’entre eux passèrent inaperçus à l’époque. Mais pourtant, après plusieurs années de maturation, ils servent aujourd’hui de base doctrinale à un large courant révolutionnaire européen, de Lisbonne à Moscou.

Dès cette époque, et avec le soutien, l’appui et l’accord de Jean THIRIART, nous avions décidé d’offrir au « Communautarisme européen » un nouveau départ. Il s’agissait d’actualiser cette doctrine créée par Jean THIRIART et ses collaborateurs dans les années 60, de l’adapter au XXeme siècle finissant, d’en faire une idéologie et une doctrine révolutionnaires tournées vers le XXleme siècle. Par la force des choses, je fus donc amené à entreprendre un important travail doctrinal d’actualisation et d’approfondissement du « Communautarisme européen », dont je devins après Jean THIRIART le principal animateur et théoricien.

La continuité entre le « Communautarisme européen » de la première génération, celle de « JEUNE-EUROPE » et du PCE, et celui de la deuxième génération, celle du PCN, est claire et évidente. Elle a été soulignée par tous les commentateurs politiques. Néanmoins, le « Communautarisme européen » des années 60 restait pour notre génération fort marqué par le départ dans les milieux nationalistes en 1961 de l’Organisation et la présence d’une aile droitière en son sein jusqu’en 1964, d’autant plus que de nombreux responsables du PCN venaient de la gauche et de l’extrême-gauche, politique ou syndicale.

L’aventure du « Communautarisme européen » avait commencé il y a 4 décennies. Du 3 au 5 novembre 1961, se tenait à  en Allemagne, à Froschhausen, près de Frankfort, sous la direction de Jean THIRIART la conférence qui mettait sur pieds l’Organisation transnationale « JEUNE-EUROPE ».

Quelques semaines plus tôt, le 1er septembre 1961 avait été publié dans le journal « NATION-EUROPE » le « MANIFESTE A LA NATION-EUROPE », l’acte de fondation d’une doctrine politique et sociale nouvelle : notre « Communautarisme européen », le socialisme du XXIème siècle aux dimensions de la Grande-Europe unitaire et communautaire, l’Empire-continent.

40 ans plus tard, ce manifeste, qui en est à sa huitième version est toujours le texte fondateur de notre Organisation communautariste transnationale, qui s’est incarnée successivement dans « Jeune-Europe » (1961-65), le « Parti Communautaire Européen » (PCE – 1965-70) et depuis 1984 le PCN. « NATION-EUROPE » est toujours notre organe principal. Et certains de nos cadres combattent depuis le début de Années 60 !

40 ans de combats, de répression, de coups du Système. Mais aussi 40 ans de courage et d’honneur !

Depuis 40 ans, la Doctrine communautariste est défendue avec la plus rigoureuse orthodoxie contre toutes les déviations et récupérations, et les grands axes de notre combat sont restés les mêmes : libération et unification de la Nation européenne, Socialisme révolutionnaire, solidarité quadricontinentale avec tous les peuples en lutte contre l’impérialisme yankee.

Comment expliquer cette longévité remarquable au milieu de tant de groupes radicaux éphémères ?

Tout simplement parce que le Communautarisme européen, à nouveau exemple unique avec le Marxisme-Léninisme, n’est pas seulement une doctrine mais aussi et surtout une praxis : celle du Parti révolutionnaire transnational, dont l’Organisation communautariste est depuis 40 ans la colonne vertébrale. Pas de théorie sans action, disait THIRIART à la suite de LENINE.

La longévité du Communautarisme européen, sa survie malgré une « longue marche » harassante et les coups incessants de la répression, sont à rechercher dans sa structuration, théorisée par THIRIART et le PCN, en Parti révolutionnaire, organisme collectif détaché des individualités éphémères et qui seul assure la durée.

Les débuts furent difficiles, THIRIART dut combattre jusqu’en 1964 à l’intérieur même de l’Organisation pour assurer la victoire de la fraction révolutionnaire qu’il dirigeait. Son pire ennemi à l’intérieur, puis à l’extérieur après 1965 furent les éléments droitiers infiltrés dans l’Organisation, puis les groupuscules financés par le système qui furent suscités pour entraver son action. Depuis 1984, et ce n’est nullement un hasard, le PCN est confronté aux même ennemis : pseudo-intellectuels néo-droitiers, nationalistes attardés, provocateurs et barbouzes « rouge-bruns »… 

Au début du XXième Siècle, dans la Russie réactionnaire, l’ « Okhrana », la redoutable police politique tsariste, s’était déjà faite une spécialité dans la création de pseudo-groupes révolutionnaires destinés à entraver la marche en avant du Parti bolchevique. L’avis de LENINE, avisé et justifié, était pourtant que les provocateurs servaient en dernier ressort la cause de la Révolution, parce qu’ils semaient les moissons de l’avenir. Il avait raison ! Nous ne remercierons jamais assez le Système de financer les groupuscules barbouzards qui nous attaquent, parce qu’ils sont ainsi obligés de diffuser malgré tout nos thèses. Et parce que seule la vérité est révolutionnaire et finit par triompher. Depuis 40 ans, l’Organisation communautariste est en effet une machine à digérer ses « concurrents ».

Un autre journal bruxellois a évoqué lui-aussi notre « longue marche vers l’Empire européen ». Nous ne manquons pas de souffle. Nous savons ce que nous voulons et où nous allons. Parce que nous avons la claire conscience de nous-mêmes et de nos origines.

En 40 ans, le Communautarisme européen a inscrit son action dans la durée. Et depuis 1984, le PCN qui l’incarne, lui a donné une stabilité d’acier. C’est là la vocation première d’un Parti révolutionnaire : dépasser les contingences humaines, l’épuisement ou le découragement des militants, pour construire un corps collectif capable de renouveler ses équipes et ses animateurs. Avec le PCN, nous n’y avons pas failli. La première force du Communautarisme européen est ce sens de la durée, la capacité de pouvoir attendre l’occasion ou l’événement, de surmonter l’échec ou le recul passager.

Le « Communautarisme européen » de la seconde génération, celle du PCN, se définit donc par une libération totale des apports et des scories issues du début des Années 60, qui hypothéquèrent lourdement « JEUNE-EUROPE » et le PCE, et se caractérise aussi par une large ouverture aux idéologies marxistes-léninistes et nationales-révolutionnaires. Notre démarche en ces années 1982-1984 allait d’ailleurs clairement dans le sens du travail entrepris a cette époque par Jean THIRIART et que l’on a qualifié de « théorie euro-soviétique ».

Notre intention était claire : faire du « communautarisme européen » le socialisme post-marxiste du XXIeme siècle. Et en faire la seule école de pensée globale après celle de Marx et Engels. Ceux qui reprennent parfois aujourd’hui abusivement les idées européennes de Jean THIRIART oublient trop souvent cet aspect de sa pensée. Le « Communautarisme européen », ce n’est pas seulement une pensée politique, économique ou sociale, c’est aussi un modèle d’organisation, c’est surtout une PRAXIS politique et une vision du monde. C’est le seul exemple connu, avec le MARXISME-LENINISME, d’une telle école de pensée. Le « Communautarisme européen », c’est surtout cela, après le MARXISME, au-delà du MARXISME, une praxis politique portant une vision du monde. Tout le reste découle de cela.

Vouloir aujourd’hui reprendre les idées de Jean THIRIART en matière d’unité européenne et abandonner ses concepts en matières d’organisation, qu’elle soit politique ou étatique, c’est amputer la pensée communautariste de ce qui fait sa force et son ampleur.   Suite...

 

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