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EDITORIAUX EDITORIAL DU 14 FEVRIER 2005 LA QUESTION PALESTINIENNE Si Georges W. Bush a attaqué l’Irak,
c’est pour « finir le travail» commencé lors de la guerre du Golfe : renverser le régime socialiste ba’athiste, La question palestinienne est une des clés
de la politique d’agression américano-sioniste contre l’Irak, où les
deux complices de Tel-Aviv et Washington ont partie indissolublement liée.
Car, comme l’écrivait « LE MONDE » dès le 21 août 2002
sous le titre «Union sacrée contre Saddam en Israël », le
gouvernement israélien « y voit le moyen d'ôter aux
Palestiniens un de leurs principaux soutiens ». « Un
changement de régime en Irak est essentiel dans la mesure où il
affaiblira les forces radicales dans le camp palestinien, qui bénéficient
de l'appui du président Saddam Hussein, il bouleversera la donne au
Proche-Orient et poussera la direction palestinienne sur la voie du
compromis », affirme de son côté Zalman Shoval, ex-ambassadeur
d'Israël à Washington et conseiller de Sharon. « L'Irak, qui
est un des plus fervents défenseurs des Palestiniens, a annoncé la
mobilisation de 6,5 millions de volontaires pour «la libération de la
Palestine» et fournit une aide financière aux familles des auteurs
d'attentats-suicides en Israël », ajoutait encore « LE
MONDE ». « LE SOIR » (Bruxelles) nous
informait également que le Premier ministre Ariel Sharon avait adressé
« un message à l'administration américaine pour l'inciter à « ne
pas retarder les opérations prévues en Irak ». La presse, qui
multiplie les révélations sur cette affaire, affirme également que le
Premier ministre aurait écrit au président Georges Bush qu'il « ne
trouvera pas de meilleures conditions » pour lancer son offensive
militaire ». La question palestinienne et la guerre en
Irak sont en effet intimement liées. Nos confrères du « RESEAU VOLTAIRE »
précisaient à ce sujet, dés avant l’agression coloniale d’avril
2003, et sous le titre explicite « Pas seulement pour le pétrole »,
que l’un des buts réels était de « pouvoir en finir identiquement
avec la Palestine » : « De nombreux auteurs soulignent le lien
entre la guerre contre l'Irak et le conflit en Palestine, parmi eux Azmi
Bishara relève une analogie militaire. Dans Al-Ahram, le député arabe
de la Knesset remarque qu'une partie des dirigeants états-uniens souhaite
un affrontement meurtrier en Irak pour lever un tabou et pouvoir en finir
identiquement avec la Palestine ». Azmi Bishara est élu à la
Knesset israélienne et membre de la communauté arabe israélienne. Le
gouvernement avait tenté de lui interdire de se présenter à la dernière
élection législative en raison de ses prises de positions. Il commente
ainsi la guerre : « Le principal but des stratèges du
Pentagone est d'imposer leur hégémonie dans la région par la force. Cet
objectif est plus important que le pétrole qui peut être obtenu par des
pressions commerciales et économiques ». Mais
l’effet contraire a été obtenu. La Résistance irakienne, organisée
selon le géopolitologue Gérard Chaliand, spécialiste des guerillas, « autour
du noyau dur de l’Etat ba’athiste » passé dans la
clandestinité dès le 9 avril 2003, a en effet donné un coup d’arrêt
décisif aux projets américano-sionistes. Et l’effet d’entraînement
est contagieux en Palestine occupée. Israël s'inquiéte régulièrement de l'extension de
la révolte anti-américaine en Irak et des conséquences de cette
« Intifada » pour l'ensemble de la région. Le ministre de la
défense, Shaul Mofaz, a ainsi proclamé « qu'Israël souhaitait
la victoire des Américains en Irak », dans une interview publiée
par le quotidien « YEDIOT AHARONOT ».
"Nous croisons les doigts pour les Américains en Irak,
leur succès est vital pour la paix dans le monde" (sic), a
affirmé S. Mofaz. « Si les Américains parviennent à stabiliser
la situation en Irak, ce dont Israël est persuadé, cela aura une
influence positive pour l'ensemble du Moyen-Orient, pour le marché du pétrole
et pour l'autorité de la communauté internationale », a ajouté
le ministre sioniste. Il s'est également déclaré convaincu que « l'Amérique
est forte et parviendra à faire échec à toute tentative de transformer
l'Irak en un Etat terroriste » (resic). En revanche, a poursuivi
S. Mofaz, « si les Américains sont contraints d'évacuer
l'Irak sous la pression du terrorisme, il s'instaurera un nouveau et
dangereux modèle de régime arabe. L' « axe du Mal »,
qui relèvera la tête, sera en mesure de mettre en danger la paix du
monde ». Selon le journal « HAARETZ », les
responsables des services de renseignement et de sécurité israéliens
sont mobilisés pour répondre aux répercussions du durcissement de la révolte
en Irak. Certains de ces responsables ont estimé que l'escalade de la
violence risquait de « réduire la capacité de dissuasion des Américains »
et de favoriser « les éléments radicaux au Moyen-Orient, tels
que… la Syrie ». Des manifestations de soutien au peuple irakien au
cours desquelles sont brûlées des effigies du président américain,
George W. Bush, et du premier ministre israélien, Ariel Sharon, ont lieu
régulièrement dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. « Nous
voulons montrer au peuple irakien et au monde que nous menons une même
bataille. Notre peuple est égorgé par le couteau de Sharon et le peuple
irakien par celui de Bush », déclarait à Gaza début 2004 un
responsable palestinien, en marge d'une manifestation qui a rassemblé 2
000 personnes scandant « mort à Israël ! Mort à l'Amérique ! ».
Ainsi, à Naplouse (Cisjordanie), les Palestiniens ont manifesté à
l'occasion du premier anniversaire de la chute de Bagdad en brandissant
des pancartes portant l'inscription « Bagdad et Jérusalem : la résistance
est l'unique alternative ». La veille, à Gaza, une
manifestation de soutien au peuple irakien, regroupant des milliers de
sympathisants, proclamait : « Nous voulons vous dire que
nous sommes avec vous. Nous combattons ici le terrorisme d'Israël et vous
combattez le terrorisme américain ». Les « Brigades des
martyrs d'Al-Aqsa », un groupe armé lié au mouvement « Fatah »,
ont pour leur part dénoncé dans un communiqué publié début 2004 les « massacres
terroristes » commis par les forces américaines en Irak. « La
résistance est la seule alternative pour chasser l'occupant usurpateur »,
selon le texte. Pour sa part, le journal du Ba’ath syrien « TICHRINE »
(« Octobre », Damas) réaffirmait que « le
peuple irakien a le droit de résister à l'occupant, droit garanti par
les législations ». Le journal soulignait que « la résistance
en Irak, qui est un devoir pour chaque peuple occupé, prend des formes
plus développées, plus fortes et plus profondes surtout après que
l'occupant n'ait pas réussi à contrer les opération armées et les
affrontements dans les villes et les régions irakiennes ». Le
journal ba’athiste concluait en précisant « que les Irakiens,
par leur cohésion nationale, vont infliger aux agresseurs l’échec de
la réalisation de leurs plans et mettront en échec toutes les visées
malines et tous les objectifs colonialistes dévoilés, afin qu'ils
puissent dessiner leur avenir lumineux sans injustice, oppression ou
occupation ». Quant au journal ba’athiste « AL-SAWRA »
(« La Révolution », Damas), il affirmait que « le
conflit sanglant actuel en Irak qui couvre l'Irak tout entier est le prix
exorbitant de la politique des Etats-Unis qui ont déclenché une guerre
contre l'Irak pour des raisons injustes … Les résultats de la guerre
confirment aujourd'hui l'isolement international des forces d'occupation »
et que « le massacre de Fallouja est l'apogée des
violations par les forces d'occupation des accords de Genève et des
principes du droit international ». Plus que jamais la thèse ba’athiste, développée
dès les Années 40 et reprises aussi bien à Damas qu’à Bagdad, selon
laquelle le chemin de l’Unité arabe passe par la libération de la
Palestine et de Jérusalem, reste d’actualité. La synergie des résistances palestinienne et
irakienne est la seule réponse à l’ordre colonial et impérialiste
imposé par la symbiose obscène de l’impérialisme yankee et du
colonialisme sioniste. Défendons la dernière forteresse ba’athiste, soutenons les Résistances palestinienne et irakienne! Solidarité euro-arabe ! Irak
et Palestine libres et unies ! Luc MICHEL |
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